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sammael world
24 avril 2013

les cultures et le viol.......

zuni

 

le résumé des études d’anthropologie, notamment celles qu’a menées Peggy Reeves Sanday, et qui l’ont conduit à penser qu’il existait des cultures sans viol et des cultures enclines au viol.

 

L’anthropologue Peggy Reeves Sanday a étudié plusieurs sociétés préindustrielles afin d’établir leur vision du viol, mais aussi de la sexualité et des rapports entre les hommes et les femmes.

 

En 1982, elle a ainsi publié une première étude interculturelle où elle comparait 156 sociétés du monde entier. Elle les a classées en trois catégories :

 

  • Culture sans viol : le viol est rare, voire absent (47% des sociétés étudiées)
  • Culture où le viol est présent, mais où il manque de données sur sa fréquence (35% des sociétés étudiées).
  • Culture encline au viol (18% des sociétés étudiées): culture où le viol est fréquent ; ou est utilisé comme un acte de cérémonie ; ou bien comme un acte pour punir ou menacer les femmes.

 

Dans une étude de 1993 portant sur 35 sociétés préindustrielles, Patricia Rozée a trouvé des chiffres bien différents. Elle nota la présence de viols dans toutes les sociétés étudiées et considéra ainsi qu’il n’existait pas de cultures sans viol. Cependant, Sanday ne prétendait pas que dans les cultures sans viols, le viol n’existait pas du tout, mais qu’il était socialement désapprouvé.

 

Rozée trouva des viols normatifs dans environ 97% de ces cultures (soit 34 cultures sur 35), et des viols non normatifs dans 63% d’entre elles. Ce que Rozée appelle « viols normatifs » sont des rapports sexuels non consentis, mais qui ne sont pas punis, car n’allant pas à l’encontre des normes culturelles établies. Elle classa ces viols normatifs  en six catégories : viol marital, viol d’échange (quand un homme « prête » sa femme à d’autres homme par geste de solidarité ou de conciliation), viol punitif, viol de guerre, viol cérémonial (rituel de défloration, test de virginité…) et enfin viol lié au statut (par exemple : viol d’une esclave par sin maître). Une septième catégories de viols normatifs peut être rajouté : le viol lors d’un rendez-vous amoureux. A l’inverse, les viols non normatifs s’opposent aux normes sociales et sont donc punis. Ainsi le viol peut prendre de multiples forces, en fonction du contexte sociétal.

 

Parmi toutes les sociétés étudiées par Rozée, il y en avait donc une qui ne semblait pas offrir de structure sociale permettant de violer les femmes en toute impunité. On peut donc supposer que cette culture est une culture sans viol, selon la définition qu’en donne Sanday. Par ailleurs, les données de Rozée, tout comme celles de Sanday, montrent que la prévalence du viol varie significativement en fonction de l’organisation sociétale.

 

Reprenant les concepts de Sanday, je vais à présent vous décrire le profil des cultures enclines au viol et des cultures sans viol.

 

Les cultures enclines au viol

 

 Une société prônant le viol présente plusieurs caractéristiques :

 

  • Le viol des femmes est largement autorisé, ou du moins, sa gravité est banalisée. Des structures sociales permettent de le normaliser
  • Le groupe des hommes est perçu comme opposé à celui des femmes. L’entrée dans l’âge adulte est marquée par des rituels violents, qui incluent parfois le viol de femmes.
  • L’épouse d’un homme est perçue comme sa propriété. Ainsi, quand une femme est violée, c’est le mari qui est dédommagé.
  • Domination masculine
  • Séparation des sexes
  • Violence interpersonnelle
  • Inégalité économique

 

Sanday, dans son étude interculturelle de 1982 décrit, de manière assez détaillée le viol et la sexualité dans plusieurs de ces sociétés. Je vous les résume ci-dessous :

 

Une sexualité violente

 

Chez les Gusii, une société du sud du Kenya décrite en 1959, le taux de viol, estimé à partir de dossiers judiciaires, monte à 47,2 pour 100 000 personnes, par an. C’est un taux extrêmement élevé, et qui, de plus, sans doute sous-estimé. Les rapports sexuels hétérosexuels normaux sont décrits chez les Gusii comme un acte pendant lequel l’homme brave la résistance de la femme, et lui fait mal. Quand une jeune épouse ne peut plus marcher le lendemain de la nuit de noce, du fait de la douleur provoquée par l’acte sexuel, son mari est félicité par ses amis et est alors considèré comme « un vrai homme ». Il peut se vanter de ses exploits, notamment s’il a réussi à faire pleurer son épouse. Si l’époux n’a pas réussi à faire mal à sa femme, il est raillé par les femmes plus âgées, qui lui disent qu’il n’est pas viril et qu’il a un petit pénis. Ainsi, chez les Gusii, même un rapport sexuel légitime et consentant est considéré comme un acte agressif et douloureux pour la femme, impliquant un comportement contraignant et humiliant.

 

Disponibilité des femmes

 

Dans les îles Marshall (Pacifique), on dit que « chaque femme est comme un passage », c’est-à-dire que l’on considère que les hommes ont le droit d’avoir des rapports sexuels avec n’importe quelle femme.

 

Le viol comme menace et punition

 

Dans certaines sociétés enclines au viol, la menace de viol sert à contrôler les femmes. Ainsi, dans les forêts tropicales d’Amérique du

 

 

Sud ou dans la Chaîne Centrale en Nouvelle Guinée, il est assez fréquent que la menace de viol soit utilisée comme un moyen de garder les femmes éloignées des maisons des hommes ou de les empêcher de voir les objets sacrés. Dans une société bien connue des anthropologues, les Mundurucu (Brésil), une légende raconte qu’autrefois les femmes dominaient les hommes, et les agressaient sexuellement. Les hommes leur étaient soumis, et effectuaient le travail des femmes, et les femmes ceux des hommes, à l’exception de la chasse. A cette époque, les femmes contrôlaient les maisons des hommes, et les « trompettes sacrées », qui contiennent les esprits des ancêtres. Or ces esprits demandaient régulièrement une offrande rituelle de viande, que les femmes ne pouvaient pas leur fournir, car elles ne chassaient pas. La légende raconte que les hommes ont alors pu voler ces trompettes et ainsi établir la domination masculine. Les Mundurucu gardent ces trompettes dans les maisons des hommes et interdisent aux femmes de les voir, sous peine de subir des viols collectifs. Ces punitions seraient prétendument nécessaires, afin d’empêcher les femmes de reprendre le pouvoir qu’elles avaient par leur passé. Dans cette société, le viol sert aussi à punir les femmes « dévergondées ».

 

Chez certains Amérindiens chasseurs de bisons, il n’était pas rare que le viol serve à punir une femme adultère. Chez les Cheyenne des grandes plaines, le mari outragé invitait tous les hommes célibataires à violer son épouse.

 

Le viol en temps de guerre

 

Une autre forme de viol est le viol en temps de guerre. Les Yanomamo, vivant dans les forêts d’Amérique du Sud ont pour tradition de brutaliser et de violer collectivement les femmes ennemies qui ont été capturées et qu’ils prennent comme épouses. Le manque de femmes, du aux infanticides des bébés de sexe féminin, est  par ailleurs la principale cause de guerre dans cette société.

 

Les cultures sans viol

 

Les cultures que Sanday appelle « cultures sans viol » sont des cultures où le viol est rare. Le viol n’y est pas totalement absent, mais il est socialement très désapprouvé et il est puni sévèrement.

 

 

Chez les Touaregs du Sahara, quand une femme dit non à un homme, celui-ci n’insiste pas et ne va pas se montrer jaloux d’un camaradeplus chanceux. Les Pygmées Mbuti de la forêt Ituri, les Jivaro d’Amérique du Sud ou encore les Nkundo Mungo d’Afrique, sont également des cultures où le viol semble quasi-inconnu. Beaucoup de sociétés matrilinéaires sont des cultures sans viol. Ainsi, la plus grande société matrilinéaire du monde, celles des Minangkabau d’Indonésie, est une culture sans viol. C’est aussi le cas des Iroquois.

 

Dans ces cultures, les femmes n’ont pas peur du viol quand elles sortent seules. L’anthropologue Maria-Barbara Watson-Franke raconte que, quand elle avoua à une guide Guajiro (Amérique du Sud)  qu’elle avait peur de se promener la nuit dans le désert, cette dernière lui dit qu’elle ressentait la même chose. Mais lorsqu’elle lui narra comment un homme l’avait une fois attaquée en Europe, la femme Guajiro la regarda étonnée : « Tu as peur des gens ? Oh non, il n’y a pas de quoi. Moi je pensai aux serpents ! » .

 

En réalité, les interactions entre hommes et femmes sont très différentes chez les cultures enclines au viol et les cultures sans viol. Dans les cultures sans viol, les femmes sont traitées avec beaucoup de respect, et les rôles reproducteurs et producteurs des femmes sont prestigieux. Bien qu’il puisse y avoir une certaine division sexuelle dans les rôles et les privilèges, les deux sexes y sont considérés comme équitablement importants. Les hommes de ces cultures reconnaissent l’autonomie et l’autorité des femmes. Chez les Minangkabau, les hommes se comportant de manière trop virils sont peu désirables socialement, et ne sont pas considérées comme des bons partis pour le mariage.

 

 

Une grande importance est accordée aux rôles des femmes, notamment dans la continuité sociale. Cette continuité sociale assurée par les femmes s’exprime, dans les sociétés matrilinéaires, par le fait que la mère nomme son enfant – lui assurant un statut de membre du groupe – et pourvoit à ses besoins. Ainsi, chez les Minangkabau, la transmission de l’héritage s’effectue du côté maternel : les enfants n’héritent pas des terres et des biens de leur père. Cette vision est opposée à celle, occidentale, selon laquelle la continuité sociale est assurée par un père autoritaire.  Cette importance de la contribution maternelle n’entraîne cependant pas une essentialisation de la maternité, telle qu’elle existe en Occident. Dans ces sociétés, les mères jouent un rôle important dans la sociabilisation des enfants des deux sexes, et on ne considère pas, que les hommes devraient rompre le lien privilégié qu’ils entretiennent avec leur mère. Ainsi, chez la culture Zuni (Nouveau-Mexique et Arizona), atteindre l’âge adulte signifie réorganiser les liens mère-enfant, et non pas les rejeter. A l’inverse, en Occident, on considère qu’un garçon devient un homme en se séparant de sa mère et en créant des liens avec d’autres hommes. Cela peut passer par l’humiliation et la violence des femmes.

 

Un des facteurs qui puissent expliquer que les sociétés matrilinéaires soient souvent des cultures sans viol est le fait que les hommes y jouent deux rôles bien distincts dans la continuité sociale : celui de père et celui d’oncle maternel. Les pères doivent subvenir aux besoins de leurs enfants, et doivent s’en occuper, mais n’ont aucun contrôle sur eux. Chez les Minangkabau, les pères jouent ainsi un rôle très important dans la vie de leurs enfants ; la relation père-enfant est avant tout émotionnelle. A l’inverse, ce sont les oncles maternels qui exercent l’autorité sur les enfants. Ainsi, les enfants d’une société matrilinéaire ont fréquemment un père, affectueux, et un oncle, autoritaire. La sexualité masculine et l’autorité sont donc dissociées en deux personnes, le père d’une part, l’oncle d’autre part. L’enfant apprend que l’homme qui est le partenaire sexuel de sa mère ne représente pas l’autorité. Ainsi, l’interaction hétérosexuelle n’est pas associée avec la dominance, comme en Occident.

 

 

La violence interpersonnelle est par très ailleurs faible dans les cultures sans viol . Chez les Mosuo de Chine ou chez les habitantsde Bougainville, non seulement le viol est très peu fréquent, mais le meurtre est lui aussi très rare.

 

Enfin, chez ces cultures, l’environnement naturel est souvent regardé avec révérence, jamais exploité.

 

Les pygmées Mbuti représentent typiquement une culture sans viol. Ils respectent fortement la forêt, l’appelant « mère », « père », « amoureuse », « amie ». Les relations entre les sexes sont similaires à celles qu’ils entretiennent avec leur environnement : pacifiques. La division du travail est peu marquée, les femmes participant souvent à la chasse. Il n’est pas honteux pour un  homme de ramasser des champignons et des noix, ou de laver un bébé. Les femmes participent autant que les hommes aux prises de décision. Par ailleurs, il n’y a pas chez les pygmées Mbuti de volonté de dominer les autres et l’environnement.

 

 

Conclusion

 

De ces études anthropologiques, on peut en déduire que le viol ne ferait pas partie de la « nature masculine », mais serait plutôt une conséquence sociétale. Les hommes ne seraient pas des « prédateurs sexuels » par nature.

Sanday apporte une hypothèse sur les causes qui font qu’une culture évolue vers une tolérance au viol, ou non. Elle suggère que dans de nombreuses sociétés, les femmes sont associées à la fertilité, et les hommes à la destruction. En temps normal, la fertilité et la destruction sont appréciées pareillement, mais en période de disette, la destruction et la guerre sont perçues comme les valeurs suprêmes. Le rôle social des hommes acquiert alors un peu plus grand prestige, et le viol leur permet de rappeler leur supériorité

 

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24 avril 2013

la theophilanthropie...

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La théophilantropie est un culte né pendant la Révolution française, qui voulait trouver une alternative à la déchristianisation en proposant le culte d'une religion « naturelle », avec les « Amis de Dieu et des hommes ».

Ces cérémonies, qui mettent en scène le Culte de la Raison et de l'Être suprême, participent aux différentes fêtes et commémorations révolutionnaires prévues par la Constituante, et dont un des ordonnateurs sera Rabaut de Saint-Étienne.

 

Naissance de la théophilanthropie

Le fondateur de la théophilantropie est Jean-Baptiste Chemin-Dupontes, dit « Chemin fils », né vers 1760, et mort vers 1852. Sans doute fils de libraire, Chemin a fait des études de théologie au séminaire, et est libraire à Paris lorsqu'éclate la Révolution. Il est à cette époque en relation avec l'abbé Claude Fauchet (1744-1793), partisan d'un catholicisme national et futur évêque constitutionnel du Calvados.

Partisan modéré de la Révolution, Chemin édite ses propres brochures patriotiques, souvent soucieuses de neutralité :

  • L'Ami des jeunes patriotes ;
  • La Morale des sans-culottes ;
  • Le Pour et le Contre ;
  • L'Alphabet républicain (an II), sorte de catéchisme de l'Être suprême et de la religion naturelle.

Après le 9-Thermidor, il se range du côté des républicains modérés, et lance l'idée, en septembre 1796, d'un culte familial, déiste et humanitaire, qu'il nomme « théoanthropophilie ». Il en édite alors le Manuel. Ce nouveau culte connaît un certain succès à Paris, notamment auprès de Valentin Haüy, qui lance le culte avec lui en décembre 1796, sous le nom de « théophilanthropie ».

Principes philosophiques

Les idées sont précisées dans le Manuel des théophilanthropes. La théophilanthropie se veut être une religion « raisonnable », ayant les avantages des religions anciennes sans les inconvénients, soit une religion innée de l'Homme, base de tous les cultes de la Terre. La théophilanthropie permettrait de réconcilier les hommes et les Églises, car toute discussion métaphysique ou théologique est proscrite.

Ne sont retenus que deux dogmes « socialement utiles » : l'existence de Dieu et l'immortalité de l'âme.

La morale de ce nouveau culte est fondée sur les « lois naturelles », la conscience jugeant le Bien et le Mal, ainsi que sur les devoirs de l'homme envers ses semblables et envers sa patrie.

Pratique du culte

La théophilanthropie se pratique sous la forme d'un culte familial et de cérémonies publiques : « fêtes religieuses et morales », dans des temples décorés d'inscriptions morales et d'un autel dépouillé, évocations au Père de la Nature, examens de conscience, hymnes, lectures, etc.

Le Code religieux et moral des théophilanthropes, écrit en l'an VI, reprend les principaux textes du groupe.

Le premier culte a lieu en janvier 1797 dans l'église Sainte-Catherine à Paris, devant les familles des fondateurs et les élèves de Haüy. L'affluence importante nécessite une seconde réunion. La théophilanthropie rencontre l'adhésion rapide de quelques politiques, comme l'entrepreneur et économiste Dupont de Nemours, le député au Conseil des Anciens Goupil de Préfelne ou le peintre David.

L'appui donné par un des Directeurs, La Révellière-Lépeaux, donne sa notoriété au mouvement. À partir d'avril 1797, il entend renforcer la République en remplaçant le catholicisme par une autre religion. Arrivent alors les soutiens de Bernardin de Saint-Pierre, Marie-Joseph de Chénier, Thomas Paine.

Développement de la théophilanthropie

Le mouvement prend une connotation de plus en plus anticatholique à mesure qu'il est rejoint par des patriotes avancés. Le groupe ouvre des écoles et reçoit l'autorisation d'exercer son culte dans 19 églises parisiennes, conjointement avec les cultes constitutionnels et réfractaires. La théophilanthropie se développe également en province. Ce développement est freiné par la volonté de remettre en valeur le culte décadaire par François de Neufchâteau, ministre de l'Intérieur.

Une tentative de relancer les activités théophilanthropiques est lancée sous le nom de « théisme » (sorte de maçonnerie ouverte) en privilégiant le caractère philosophique du culte, mais elle échoue.

La nouvelle religion suscite des adversaires qui tentent de ridiculiser ses adeptes en les appelant : « Les Filous en troupe ». Les réunions théophilanthropiques sont interdites dans les édifices nationaux (églises) par un arrêté du 12 vendémiaire an X (4 octobre 1801), puis le culte est interdit en tout lieu en mars 1803. Certains groupes théistes perdurent encore quelque temps en province, notamment dans l'Yonne.

Jean-Baptiste Chemin retourne alors à la franc-maçonnerie (il est vénérable de la Loge des Sept Écossais réunis en 1815, et membre du Grand Orient de France). Il finit sa vie probablement comme maître de pension.

Plus tard, le prêtre et philosophe grec Theóphilos Kaíris fonda la « théosébie », inspirée de la théophilanthropie française. Il fut anathémisé par l'Église orthodoxe en 1839.

À la fin du XIXe siècle, Joseph Décembre, dit Décembre-Alonnier (1831-1906) tente de faire renaître la théophilanthropie (1882, fondation du Comité central théophilanthropique). Libraire assez malhonnête, il essaie surtout, dans un esprit très anticlérical, de transformer un courant spirituel en filon commercial auprès des francs-maçons et des occultistes

 

24 avril 2013

voyage astral....

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Le voyage astral est une expression de l'ésotérisme qui désigne l'impression que l'esprit se dissocie du corps physique pour vivre une existence autonome et explorer librement l'espace environnant. Il existe plusieurs synonymes de cette expression incluant « décorporation », « dédoublement astral », « excursion psychique », « expérience hors du corps » (EHC),« projection astrale », « projection du corps astral », « sortie hors du corps » (SHC), « transe ecsomatique », « voyage hors du corps », « sortie astrale » et « voyage astral ». L'expression d'expérience de hors-corps est plus récente et relève davantage de la médecine et la psychologie.

L'expression est liée à la croyance des occultistes en un corps astral et en un plan astral. L'expérience se produirait en diverses occasions : à l'approche de la mort, au cours d'une méditation, lorsque le corps est dans un état de relaxation avancé, lors du sommeil profond, sous l'emprise de drogues hallucinogènes. Il n'existe pas de preuve acceptée par la communauté scientifique quant à la possibilité d'un « voyage astral » mais ce concept est utilisé dans certaines œuvres de science-fiction ou fantastiques ou dans des « fictions ésotériques » (comme dans les ouvrages de Lobsang Rampa) ou ceux d'Anne Givaudan et Daniel Meurois.

 

Introduction et définitions

Ondistingue le voyage astral de l'autoscopie. Dans l'autoscopie, la personne verrait son double depuis son corps physique, à l'extérieur d'elle-même, alors que dans un voyage astral, la personne a la sensation de voir son corps physique depuis l'extérieur de celui-ci. Des descriptions de ces sensations sont perçues dans l'occultisme, dans la magie ou le chamanisme. Elles sont connues des milieux ésotériques, dans le mouvement hippie (les drogues pouvant induire la sensation) et étudiée par la métapsychique et la parapsychologie. Elles furent d'abord connues sous les noms de « bilocation », de « translation » puis de « dédoublement » ou de « décorporation ».

Actuellement, elles sont étudiées par plusieurs communautés et associations qui considèrent qu'elles procèdent d'un phénomène réel de sortie du corps physique. Les récentes recherches médicales donnent plutôt une explication neurologique à cette sensation. D'après une étude datant de 2005, environ 10 % de la population aurait expérimenté dans sa vie une telle sensation de sortie du corps.

Histoire

Un passage du Dao De Jing (Voie de l'harmonie) est parfois cité comme une description du voyage astral (ou d'une extase chamanique). Le Moyen Âge occidental chrétien s'est davantage intéressé aux bilocations, une forme du voyage astral. dans lequel un individu aurait été vu en même temps en des endroits différents. Les historiens citent les noms suivants : Antoine de Padoue (1195-1231), François-Xavier (1506-1552), Philippe Neri (1515-1595), Jean de la Croix (1542-1591), Joseph de Copertino (1603-1663), Alphonse de Liguori (1696-1787), Padre Pio. Alphonse de Liguori a affirmé être allé assister à Rome le pape Clément XIV sur son lit de mort (1774), alors qu'il est resté au palais épiscopal. Hélène Renard note une différence entre bilocation et état hors du corps : dans la bilocation, les témoins disent avoir touché, entendu le mystique dédoublé, avoir dialogué avec lui, alors que dans l'état hors du corps, le sujet dédoublé ne se fait ni voir ni entendre, il ne communique pas, et il ne peut agir, déplacer les objets. L'extériorisation de la sensibilité et le dédoublement ont été étudiés à l'époque du magnétisme animal par Pelletier, Hector Durville, le docteur Sicard et le docteur Luys notamment. Ces expériences ont été confirmées par Gurney, Myers, de la Psychic Research Society (Londres), par Lancelin, et par Camille Flammarion, qui ont recueilli plus d'un millier d'observations tendant à confirmer les sensations.

Ernest Hemingway, blessé d'un éclat d'obus au cours de la Seconde Guerre mondiale, a eu l'impression de quitter son corps : « Mon âme ou quelque chose qui sortait de mon corps comme quand vous tirez un mouchoir de soie de votre poche, mon âme, donc, se déploya autour de moi, puis revint et réintégra mon corps, mais je n'étais pas mort ». La première expérience de voyage astral contrôlée scientifiquement a été conduite par Charles Tart, de l'université de Californie. Mme Z. devait lire ce qui était inscrit sur une feuille de papier et l'heure affichée sur une horloge, objets qu'elle ne pouvait atteindre, alors qu'elle se trouvait en sortie astrale. Expérience réussie, et attestée par le fait que l'électroencéphalogramme enregistre à l'heure vue par Mme Z. diverses anomalies.

Robert Monroe dit avoir trouvé des témoignages très anciens de ce phénomène dans le christianisme : Ecclésiaste, 12:6-7 : la corde d'argent ; Ezéchiel, 3:14 : « L'esprit m'enleva et me prit » ; Deuxième épître aux Corinthiens 12:2-4 : « Cet homme-là fut ravi jusqu'au troisième ciel ». ; Apocalypse de Jean 1:10 : « Je tombai en extase ». Surtout, Robert Monroe, qui dit avoir réalisé plus de 600 voyages astraux, a donné diverses techniques pour y arriver. L'une consiste à se relaxer, puis à inhiber les sens, puis à concentrer sur l'emplacement du troisième œil (entre les sourcils), puis à projeter vers le haut deux rayons lumineux qui partent des yeux pour se rejoindre à un point situé à trente centimètres, enfin à imaginer le point visualisé comme s'il était soumis à une pression et qu'il était projeté en arrière jusqu'à ce qu'il tombe sur le sol. Jeanne Guesné a laissé de nombreux témoignages sur ses dédoublements volontaires.

Synthèse des témoignages

Les auteurs et « projecteurs » (un nom parfois donné à ceux qui disent vivre une « projection astrale » ou « voyage astral ») relatent que les expériences de sensations extra-corporelles sont limitées dans le temps et ne durent généralement pas plus de quelques dizaines de minutes ou, au maximum, quelques heures. Selon ces personnes, le temps lors de ce voyage astral diffère du temps dans la réalité. Cependant, Robert Monroe, quant à lui, notait des voyages d'une durée de moins de 10 minutes à plus d'une demi-heure.

Conceptions

Il existe trois approches différentes se partagent les explications du phénomène des sensations de « sortie du corps » dont l'approche ésotérique, l'approche parapsychologique et l'approche scientifique.

Approche ésotérique

Selon le taoïsme, le bouddhisme, la théosophie, en Égypte, ou encore chez Platon, il existerait plusieurs corps dont les plus connus sont le corps éthérique et le corps astral qui pourraient se détacher du corps physique. Le corps énergétique/éthérique bioénergétique serait constamment lié au corps physique duquel il serait entièrement dépendant. Les organes du corps énergétique sont connus, dans la tradition yogique, sous le nom de « chakras ». Le corps énergétique/éthérique entrerait, pendant la relaxation, transe, ou sommeil, en expansion, afin de s'énergiser. En temps normal, il resterait contracté. Son expansion semble être nécessaire pour que puisse intervenir une expérience de sortie hors du corps, ce qui explique l'utilisation des techniques de transe et relaxation.

L'astral est un terme qui désigne, chez les occultistes (Helena Blavatsky, Papus, Rudolf Steiner) des plans de conscience non physiques, mais aussi un des corps subtils de l'homme. Des mouvements comme la théosophie séparent l'astral en sept niveaux, alors que certains bouddhistes en font état de 31. La majorité des auteurs distinguent de nombreux plans et sous-plans, comme le bas-astral, moyen-astral, et haut-astral. Ces notions sont non scientifiques et relèvent de la subjectivité des expérimentateurs. Plus le plan de conscience serait élevé, moins il serait « dense » et plus il serait « lumineux ». Par ailleurs, il semble que l'expérimentateur se retrouve dans le milieu lui convenant le mieux, parfois même entraîné par des entités. Les entités que les principaux auteurs sur la projection disent rencontrer sont de natures très diverses. Selon les auteurs plus ésotériques (dans la Wicca par exemple) Il existerait une « faune astrale », composée de nombreux organismes aux formes variées, qui se nourrissent d'énergie comme le suggère également Carlos Castadena. Il y aurait également des « negs » (entités négatives) plus ou moins intelligentes, qui elles tentent de se nourrir de l'énergie de l'esprit. Selon certaines croyances, le danger serait plus grand une fois le corps astral détaché du corps physique. Il est dit que l'on peut rencontrer d'autres entités nous ressemblant dans d'autres mondes, et parfois des entités plus évoluées ou protectrices comme le relatent les expériences de mort imminentes. Ces informations sont données par les auteurs sur la projection, la majorité des scientifiques considérant ces phénomènes comme hallucinatoires ou oniriques.

Approche parapsychologique

La théorie défendue par les milieux ésotériques ou occultes se base sur la croyance en l'esprit. Lorsque nous dormons l'esprit ou l'âme sortirait du corps physique et irait dans l'astral, les rêves étant la création d'un monde de formes-pensées où l'âme visite un plan astral qu'il a conçu ou pas. Un certain état d'esprit et de détente (méditation), permettrait à la conscience de rester éveillée et ainsi de sortir du corps matériel lors d'un sommeil paradoxal. On appelle cela une transe. Ainsi, le corps astral pourrait se promener comme bon lui semble jusqu'à ce qu'il retourne, volontairement ou non au corps physique. Selon l'après-vie, de Hélène Renard, ou selon d'autres auteurs plus ésotériques comme Silver Raven Wolf, les sorties hors du corps peuvent intervenir sous diverses conditions ; par exemple lors d'une intervention chirurgicale, lors d'une émotion ou stress intense, ou lors d'états modifiés de conscience spécifiques (transes chamaniques ou transes des derviches tourneurs par exemple).

Différents niveaux de conscience peuvent être observés :

  • Niveau de conscience aussi élevé ou plus élevé que lors d'un état de conscience normal (veille). C'est le cas lors de projections volontairement induites depuis une transe (sans qu'il n'y ait d'interruption de conscience), ou lors de certaines NDE.
  • Projection en semi-conscience. Elle peut être induite pendant le sommeil (depuis un rêve lucide par exemple), et elle présente des interruptions de conscience au moment de la sortie ou de la réintégration. Les projections semi-conscientes sont les plus fréquentes. Lorsque le niveau de conscience est très bas, l'expérimentateur se souvient juste, au réveil, qu'il est sorti de son corps, mais sans plus de précisions. Avec l'entraînement, le niveau de conscience lors des projections peut être considérablement augmenté.

Ces sensations liées à un état favorable à la PA sont les « symptômes » les plus fréquemment notés, lors de l'état d'un état de conscience modifié favorable au voyage astral se retrouvent dans plusieurs ouvrages traitant sur le sujet, par exemple le livre de William Buhlman : Voyages au-delà du corps ou encore Journey's Out of the Body de Robert A. Monroe :

  • Bourdonnement ou rugissement,
  • Sensations inhabituelles de fourmillement ou d'énergie s'irradiant depuis la nuque ou apparaissant progressivement sur le corps tout entier,
  • Des voix, des rires, ou bien des appels,
  • Sensation d'apesanteur ou légèreté,
  • Toute vibration interne sortant de la norme,
  • Sensation d'énergie semblable à un courant électrique,
  • Un balancement, tournoiement, sensation de vertige léger,
  • Bras ou jambes qui semblent s'élever,
  • Afflux soudain d'énergie à travers le corps,
  • Tout bruit sortant de l'ordinaire, vent, moteur, musique, cloches, ...
  • Impression de rater une marche à l'endormissement ou au réveil (signe d'un déphasage et retour brusque du corps astral dans le corps physique) Cette forte secousse est dite « hypnique ». Elle est souvent associée à une sensation de chute dans un trou,
  • Impression que le rythme cardiaque s'accélère considérablement sans que ce ne soit le cas.

Ces symptômes seraient le signe d'un état favorable à une décorporation. Le sujet aurait alors la possibilité de faire un voyage astral plus ou moins conscient.

Les auteurs et projecteurs ont développé de nombreuses méthodes afin de produire le voyage astral. Il faudrait d'abord un état modifié de conscience passant par la méditation, appelée la condition A (relaxation), puis une transe légère dans laquelle on pourrait percevoir des sons étranges et des visions. Ensuite, surviendrait une transe profonde où l'on perdrait l'usage de son corps entier tout en restant conscient. Enfin, apparaîtrait un état vibratoire plus ou moins aigu. Une action mentale (fort désir, volonté de sortir de son corps...), après avoir dépassé ses limites de peur (peur de l'inconnu, peur de mourir, peur de la possession, peur de ne pas pouvoir réintégrer son corps, ...) et qui s'articulent, en général, autour de ces éléments : Tous ces éléments seraient très semblables à la marche à suivre pour provoquer un rêve lucide par le biais d'un endormissement conscient, le rêve lucide dont l'existence, contrairement à la projection astrale, est prouvée scientifiquement.

  • Visualisation
    Exemples : visualiser son double et y déplacer sa conscience ou encore : visualiser un endroit, un lieu, une personne, et y déplacer sa conscience. Techniques de la "cible".
  • Auto-suggestion
    Exemples : se répéter en journée et avant de s'endormir que l'on va sortir de son corps.
  • Induction à partir du rêve lucide
    Exemples : prise de lucidité dans un rêve et on se jette sur le ventre ce qui stoppe le rêve et provoque une sortie. Induire une sortie depuis un rêve lucide est une très bonne technique pour le débutant.
  • Utilisation des vibrations
    Le phénomène vibratoire peut être amplifié et permettre une sortie. Puis appliquer une pression directe sur le corps astral
    Exemples : pousser vers le haut, se sentir s'élever, rouler sur le côté, imaginer une corde et y grimper, etc..
  • Utilisation de programmes d'ondes cérébrales
    Développés par l'Institut Monroe, les Brainwaves permettent la modification des ondes cérébrales. Les Brainwaves peuvent favoriser le phénomène de PA. Le processus équilibre l'activité du cerveau et centre la force cérébrale au milieu de celui-ci, les deux hémisphères intervenant à parts égales. Par ailleurs, c'est de cette manière que l'explique D.J. Conway : Lorsque les ondes cérébrales de l'hémisphère droit oscillent entre le niveau alpha et thêta surviennent généralement les expériences d'altération de conscience(entre Alpha : 4 à 13 cycles secondes et thêta : 4 à 7 cycles secondes) le cerveau est semi-conscient, semi-endormi, sachant que les ondes cérébrales de sommeil atteignent un très bas niveau (Delta : 0.5 à 3.).
  • Par l'hypnose ou magnétisme
    Il est possible d'induire, par l'hypnose ou le magnétisme, l'extériorisation de la conscience.
  • Par méditation
    À l'aide de la méditation qui relaxe le corps et la pensée, la transe peut être activée. Il s'agit alors de ne pas penser ni bouger. Si l'environnement est favorable (calme, sans interaction avec l'expérimentateur), certaines conditions favorables apparaissent comme un cillement dans l'oreille, puis un bourdonnement intense qui parcourt le corps. Ces conditions peuvent alors être poussées au maximum par l'autosuggestion et l'hypnose ou autres méthodes.
  • Par l'usage de drogues hallucinogènes
    Comme le LSA, le LSD ou Stilnox, qui bien que ne garantissant pas une expérience de dissociation durant le « trip », est le moyen le plus simple pour vivre une expérience de ce type.

D'après Robert Monroe, la fin d'un voyage astral peut aussi être causée par un manque d'énergie. Dans ce cas, une des techniques pour éviter de sombrer dans l'inconscience est de regarder sa main ou bras astral et d'« aspirer » l'énergie de son « corps énergétique » ou physique.

Approche scientifique

À l'heure actuelle, la recherche scientifique suggère que ces sensations sont liées à un dysfonctionnement de la jonction temporo-pariétale. Plusieurs personnes affirment avoir flotté au-dessus de leur corps après un accident (c'est l'expérience de mort imminente) ou lors d'un voyage astral. Des chercheurs suisses pensent avoir trouvé une explication très rationnelle à ce phénomène. Selon les neurologues Olaf Blanke et Margitta Seeck, les expériences de mort imminente (EMI) proviendraient de perturbations d'un processus complexe de coordination, qu'ils localisent maintenant dans le cerveau. Pour eux, la représentation corporelle est troublée lorsqu'on stimule électriquement la jonction temporo-pariétale du cerveau. À ce moment, le cerveau génère une image délocalisée, comme projetée sous le corps, en face de lui ou derrière lui. Dans les deux premiers cas, les personnes reconnaissent encore leur propre image. Toutefois, dans le dernier, ils ressentent une présence autre, parfois sombre et menaçante. Ces observations ont été réalisées par hasard pendant que les scientifiques stimulaient électriquement des zones clés du cerveau afin d'ôter des parties du cortex responsables de formes sévères d'épilepsie. Les chercheurs travaillent au département de neurosciences cliniques de la Faculté de médecine de l'Université de Genève (UNIGE) et à l'Institut des neurosciences de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL).

Des psychologues s'étant intéressés au rêve lucide, comme Stephen LaBerge, Paul Tholey ou Susan Blackmore affirment que les projections astrales sont des rêves lucides et que les sensations de sortie du corps (que l'on retrouve lors de la pratique de certaines méthodes d'induction de rêves lucides) seraient d'ordre onirique et ne présumeraient pas de la sortie réelle d'un autre corps depuis le corps physique.

Conséquences et effets

Les souvenirs de ces expériences demeurent longtemps vivaces, mais sont parfois volontairement refoulés. De nombreuses personnes font état, après de telles sensations, d'un intérêt accru pour la spiritualité, la philosophie, les sciences, la psychologie, ainsi qu'une diminution de la peur de la mort.

Les drogues (narcotiques, électuaires, entheogene, LSD, etc.) et produits psychédéliques permettraient d'augmenter l'illusion d'un voyage astral, on les retrouve d'ailleurs dans le chamanisme amazonien (ayahuasca). La kétamine, plus particulièrement, a la réputation de provoquer des « sorties du corps ». Cependant, tous les auteurs sur la projection déconseillent leur consommation : en effet, l'expérimentateur en général, ne contrôle plus le phénomène (risque d'un bad trip, ou épisode délirant). Le voyage astral induit sans drogues est donc bien plus avantageux, l'expérimentateur est alors en pleine possession de ses moyens. En revanche, l'usage de sons (Hemi-Sync de Monroe par exemple), de parfums et d'ambiances colorées, ionisées (Yram) peuvent être des auxiliaires sans effets néfastes.

Médias

Science-fiction

De nombreux personnages de science-fiction sont capables de voyage astral. Dans le comic Les X-Men, tous les télépathes peuvent se projeter (et combattre) sur le plan astral. Dans le livre Les Thanatonautes de Bernard Werber qui parle de la découverte du continent des morts, les explorateurs (ou thanatonautes) utilisent des techniques médicales d'anesthésie ou la méditation pour provoquer une décorporation (ou voyage astral) et voyager à la découverte du paradis.

Dans l'épisode Corps astral de la troisième saison de The X-Files, un homme-tronc se sert d'une technique asiatique d'auto hypnose pour projeter son corps astral, pleinement membré. Dans Inception, film avec Leonardo DiCaprio et Marion Cotillard, les personnages se relient à une machine et font des rêves conscient et des rêves partagés à plusieurs (de même que dans le livre les thanatonautes). Les problématiques des projections astrales, des problèmes du subconscient non résolus, du temps relatif, du retour etc sont abordées. Dans le film Insidious de James Wan, Projection astral de Patrick Wilson pour rejoindre son fils dans « l'autre monde ». Dans la série américaine Charmed, l'aînée des trois sœurs, Prue, peut projeter son corps astral où et quand elle le désire.

Dans le manga Ghost Hound, série animée du studio Production I.G, d'après un concept de Shirow Masamune, les trois personnages principaux Taro, Makoto et Masayuki, font régulièrement des expériences de voyage astral. Dans la série de bandes dessinées Les Aventures d'Alef-Thau, de Jodorowski, certains personnages ont le pouvoir d'effectuer une projection astrale de leur corps. Dans le dessin animé Avatar, le dernier maître de l'air, Aang et les autres avatars ont la capacité d'entrer dans le monde des esprits grâce à une projection astrale.

Musique

L'auteur et compositeur français de musique électronique Marboss affirme avoir composé une musique lors d'un rêve lucide qu'il a aussitôt enregistrée au réveil. Le titre porte d'ailleurs le nom de Astral Projection dans son album electrotherapies. Une vidéo illustrant cette musique a été réalisé par la suite par l'américain Mark Machamer. Astral Projection est également un groupe produisant de la Trance Goa.

20 avril 2013

la theorie des anciens astronautes

JomonStatue

 

La théorie des anciens astronautes, aussi surnommée néo-évhémérisme par le sociologue Jean-Bruno Renard, est une spéculation ufologique selon laquelle les dieux, dont parlent les anciennes mythologies et dont l'archéologie met les cultes en évidence, étaient en fait des extraterrestres humanoïdes. Cette théorie est souvent attribuée à Erich von Däniken mais, si ce dernier l'a amplement popularisée en 1968, elle avait toutefois déjà été proposée avant, notamment par le théosophisme d'Helena Blavatsky ou en 1962 par Robert Charroux.

Cette théorie est considérée comme n'ayant aucun fondement par la communauté scientifique, car les éléments archéologiques prétendument inexpliqués ont le plus souvent une explication rationnelle déjà exposée par les archéologues. Par exemple, la technique de fabrication des géoglyphes de Nazca peut aujourd'hui être expliquée par des procédés strictement humains. Jean-Pierre Adam, dans un de ses ouvrages, explique que la construction de la grande pyramide ne repose pas sur un savoir étranger à l'espèce humaine mais bien sur les techniques de l'époque.

 

Théorie

La théorie repose sur les hypothèses suivantes :

  • les civilisations anciennes (égyptienne, maya, andines, etc.) n'auraient pas possédé les connaissances nécessaires pour réaliser certaines de leurs constructions ou productions ;
  • des éléments des textes anciens donneraient des indices d'une présence extraterrestre : certains personnages masqués présents sur des fresques anciennes représenteraient des astronautes, d'autres éléments représenteraient des ovnis ou des pistes d'atterrissage ;
  • les extraterrestres auraient influencé le développement des civilisations, en enseignant aux Terriens l'agriculture, l'écriture, etc., voire en altérant l'ADN humain pour favoriser l'évolution vers une espèce plus intelligente. On rejoint ici la théorie du dessein intelligent extraterrestre, que l'on retrouve dans plusieurs mouvements religieux ou sectaires comme le mouvement raëlien avec les Elohims, ou chez Jean Sendy ou encore Roger Vigneron, selon qui la Bible évoque le peuple des Élus (Elohims terme hébreux présents dans l'Ancien Testament qui signifie « Ceux qui viennent des cieux ») venus sur Terre dans leurs roues de lumière (Weidorjes) ;
  • les peuplades primitives, face aux extraterrestres, auraient considéré que ceux-ci étaient des dieux.

Selon Erich von Däniken, le culte du cargo est un exemple contemporain de croyances religieuses issues d'une culture tribale confrontée à une civilisation technologiquement avancée.

Dans le cadre de cette théorie, les géoglyphes de Nazca, au Pérou, sont notamment considérés comme une piste d'atterrissage pour les extraterrestres, ou bien une sorte de message envoyé par la population locale aux extraterrestres.

Retombées

La théorie a eu un fort retentissement médiatique. Elle n'a jamais été sérieusement considérée comme une théorie scientifique par les historiens ou les archéologues, mais elle a donné lieu à de nombreuses études :

  • journalistiques, notamment sur Erich von Däniken (1968), influencé par Robert Charroux (1963) ;
  • sceptiques, dans les cercles sceptiques ou zététiques, qui se sont notamment appliqués à invalider l'hypothèse selon laquelle les moyens antiques étaient insuffisants pour produire ce qu'ils ont fait ;
  • sociologiques, pour se pencher sur l'apparition de ces croyances aux extraterrestres. Le sociologue Jean-Bruno Renard a surnommé la théorie des anciens astronautes le néo-évhémérisme. En effet, le philosophe grec Évhémère (IIIe siècle av. J.-C.) expliquait la croyance dans les dieux par l'existence de personnages illustres qui auraient, par la suite, été divinisés par la population. Le néo-évhémérisme suit le même principe : les peuplades primitives, face à une technologie supérieure, auraient divinisé ces visiteurs en provenance de l'espace.
Peintures du Val
Camonica, Italie, Xe millénaire av. J.-C., qui ont été citées comme représentant des visiteurs extraterrestres par les partisans de la théorie des anciens astronautes. Les archéologues considèrent qu'elles dépeignent des dieux, ou des figures mythologiques.
Les Dogū (土偶) sont considérés par les partisans de la théorie comme d'anciens astronautes ayant visité la Terre pendant la période Jōmon (Xe millénaire av. J.-C. à IIIe siècle av. J.-C.) au Japon. La statuette montrerait selon eux une combinaison spatiale avec casque et lunettes. Pour les archéologues, ces statuettes sont liées au culte de la fertilité.
Selon la théorie des anciens astronautes, des visiteurs extraterrestres auraient influencé la vie humaine pour des millions d'années, et auraient effectué des manipulations génétiques en altérant l'ADN humain afin de favoriser l'évolution vers plus d'intelligence.
Les partisans de cette thèse pense que les dieux évoqués dans la mythologies et dont l'archéologie met les cultes en avant, seraient en fait des extraterrestres humanoïdes.
Cette théorie est, cependant, considérée comme n'ayant aucun fondement d'après les scientifiques.

Des traces telles que les pyramides d'Egypte ou d'Amérique Latine (voir le le documentaire "La révélation des Pyramides"), les lignes de Nazca au Pérou, ou d'anciennes cartes appartenant à l'Amiral Piri Reis de la marine turque en 1 500, les statues de l'Île de Pâques, les roches archéologiques semblant représenter des entités ET, ou encore même le Mythe des Géants, seraient des preuves sensées confirmer cette théorie.

Erich Von Däniken, d'origine suisse et passionné par les écritures anciennes et sacrées ainsi que les énigmes archéologiques non résolues, pense que la terre a été visitée dans le passé par des êtres d'un autre monde pour faciliter l'avancé de notre civilisation, et cela depuis la préhistoire.
Il est l'un des principaux promoteurs de cette théorie des anciens astronautes et a même créé le concept d'astroarchéologie considéré comme une pseudo- science s'appuyant sur l'archéologie afin d'étoffer l'ufologie.

Selon la théorie des anciens astronautes, les égyptiens n'auraient jamais pu construire à eux seuls les pyramides quand on connaît leur degré de développement à l'époque.
De plus, comment se pourrait-il que ces mêmes pyramides se retrouvèrent en Amérique Latine ?

De même pour les lignes et géoglyphes de Nazca découvert en 1926 au Pérou dans le désert, et qui sont de grandes figures tracées sur le sol représentant des figures longues de plusieurs kilomètres. Ces lignes d'une incroyable précision ne sont visibles qu'à partir du ciel. Ils furent découverts par hasard par le Commandant Peri qui survolait la Cordillère des Andes à bord d'un hélicoptère. Les archéologues furent frappés par la présence de deux immense formes humanoïdes gravées dans la pierre dont l'une ayant la main droite levée en signe de salut et dont les têtes étaient ornées de rayons. Les autres "grabados" figurant des oiseaux, des serpents, des araignées ou des poissons s'avérant avoir été remarquablement exécutés et de manière très réaliste et ce malgré la proportion des figures, les dessins de ces humanoïdes sont d'autant plus remarquables.
Pour Guiseppe Orefici qui mena des fouilles durant 17 ans, les Nascas développérent une civilisation raffinée et originale et les fameuses lignes de Nazca étaient empruntées par des processions humaines au cours de cérémonies religieuses qui rendaient ainsi hommage à leur panthéon de dieux totémiques animaliers et entretenaient les sillons creusés à même le sol rocailleux.
Les géoglyphes de Nazca sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1994.
Selon certains ufologues, il s'agirait soit d'une piste d'atterrissage pour les vaisseaux spatiaux extraterrestres, soit d'un message réalisé par la population locale destiné à ces ET.

La revue Horizon relata la découverte d'une ceinture avec ornements ajourés vieille de 1600 ans, mise à jour dans la tombe du Général Chou-Chu (265-316 après J.C) et qui soumise à une analyse spectrale par l'Institut des sciences appliquées de l'Académie des sciences chinoise se révéla être composée pour 80% d'aluminium. Or le seul procédé pour extraire de l'aluminium à partir de la bauxite, l'électrolyse, ne fut découvert qu'en 1908.

Il y a aussi les Grottes de Lascaux, découverte en 1940, et située dans le Périgord noir sur la commune de Montignac en Dordogne. On y distingue d'époustouflantes images représentant des constellations du ciel tel qu'il était il y a 17000 ans.

En Italie du Nord, les graffitis du Val Camonica révélèrent des formes humanoïdes portant des casques semblant fermés.

Certaines représentations comme les graffitis de la grotte d'Altamira en Espagne sont particulièrement impressionnantes.
Elles datent du Magdalénien III; IV ou VI (-12000/-10000 avant J.C). Elles représentent des formes de soucoupes en suspension, pleines ou claires, disposées essentiellement sur la voûte de la grotte, et aux cotés desquelles figurent d'étranges formes humanoïdes.
Dans la grotte de Niaux (en Ariège), dans une zone baptisée "le diverticule des signes", furent découverts des dessins très semblables à ceux d'Altamaria.

Ces extraterrestres qui auraient influencé le développement des civilisations auraient enseigné aux Terriens l'agriculture, l'écriture, l'astronomie,…

Von Däniken pense que la Bible, comme d'autres écrits anciens du monde entier, contient des descriptions de visiteurs des étoiles ayant ensemencé la race humaine.

Certains pensent qu'il n'est pas impossible que les pyramides aient été construites par des êtres venus d'ailleurs, de même pour les dessins de Nazca (même si des théories intéressantes ont tenté de les expliquées).

Des conspirations peuvent avoir lieux dans le silence le plus complet, des civilisations extrêmement développés ont pu intervenir à un moment ou à un autre sur notre terre, mais il ne faut justement pas tomber dans l'extrême au risque d'ébranler les fondements même de notre société, et ainsi prendre le risque de décrédibiliser le phénomène Ovni.
Arrivons déjà à cerner ce dossier si insaisissable avant de sombrer dans des théories encore plus difficile à évoquer et à étudier.

Les Dogons et le mystère Sirius

Germaine Dieterlen et Marcel Griaule étudiaient les rites de la tribu Dogon des Monts Hombori et du plateau de Bandiagara au Mali entre 1936 et 1950, ils furent atterrés par les exceptionnelles connaissances astronomiques de ces indigènes, pourtant dépourvus de tout matériel d'optique. Ils descendaient d'une civilisation du Proche Orient, peut être liée aux Sumériens.
Les Dogons semble connaître depuis des temps lointain deux étoiles compagnes de Sirius. Sachant que la vision humaine ne permettait d'apercevoir que l'étoile Sirius.
En 1862, l'astronome américain Alvan Clarke découvrait à l'aide d'un télescope puissant la deuxième étoile proche qui fut appelée Sirius B, une naine blanche, compagnon plus petit et plus lourd que Sirius et que les Dogons avaient baptisé " Po Tolo " ou " Po-Digitania " du nom d'une graine de céréale.
Les Dogons savaient  que Sirius B bouclait son orbite elliptique autour de Sirius A en 50 ans, ce que personne d'autre n'avait découvert puisque la période de révolution (50,090) ne fut établi définitivement qu'en 1960 par Van Den Bas.
Les Dogons affirmaient qu'il existait une troisième étoile dans ce système que nous nommerons Sirius C.
Ogotemmeli devait révéler que leurs ancêtres étaient venus d'une planète orbitant autour de cette étoile qu'ils nommaient " Emma Ya "," Sorgo " ou " L'étoile des femmes ". Le prêtre affirma que la période de révolution de cette étoile autour de Sirius A était de 32 ans, sur une orbite elliptique très excentrique et perpendiculaire à celle de Sirius B.
Dés 1920, des chercheurs évoquaient l'éventualité de son existence. En 1991, soit environ 45 ans après que Griaule et Dieterlen aient recueilli ce témoignage du prêtre Dogon Ogotemmeli, les astronomes Jean Marc Bonnet-Bidaud et Cécile Gry affirmaient, dans la revue "Astronomy and Astrophysics", soupçonner l'existence de Sirius C du fait du changement de couleur du système qui avait été distingué au fil des observations, posant notamment l'hypothèse que le 3em compagnon de Sirius pouvait avoir une orbite très aplatie. Les dernières simulations par informatique effectuées à l'observatoire de Nice par les astronomes jean Louis Duvent et Daniel Benest semblent confirmer son existence.

Source :
Extrait du magazine "Aliens" n°3 Mars 2010. Essais de Thibaut Canuti.


 
Le mystère des cartes de Piri Reis

En 1929, on trouva à Istanbul dans le palais Topkapi des cartes géographiques séculaires qui avaient appartenu à l'amiral Piri Reis, officier de la marine turque. Il les aurait tracées en 1513. Ces cartes, que Piri Reis, contemporain de Christophe Colomb, disait avoir découvertes en Orient, éveillèrent l'intérêt de nombreux savants dés que leur existence fut connue.
La Bibliothèque Nationale de Berlin possède encore des cartes de Piri Reis reproduisant le bassin méditerranéen et la mer Morte. Ces cartes retombèrent bien vite dans l'oubli et ce n'est qu'en 1965 qu'elles furent confiées pour examen au cartographe américain M. I. Walters, des services hydrographiques de la marine US.
Walters demanda l'aide de son ami Mallery, ingénieur et archéologue, connu comme spécialiste des cartes anciennes. Celui ci fit une découverte extraordinaire : "  ces cartes étaient parfaitement exactes et cette précision ne concernait pas seulement le bassin méditerranéen et la mer Morte. Les côtes de l'Amérique du Nord et du Sud étaient également reproduites avec précision ainsi que, découverte la plus étonnante, les contours de l'Antarctique. Mais ce n'était pas tout : les cartes comportaient aussi la topographie des terres ; chaînes de montagnes, commets, lacs, fleuves et hauts plateaux y étaient consignés avec la plus extrême précision. "
Afin d'effectuer plus d'analyses, toutes les cartes furent confiées au Père jésuite Lineham, directeur de l'Observatoire de Weston qui les examinât à son tour. Ce savant, qui s'intéresse passionnément à l'Antarctique se rendit compte que cette dernière figurait déjà sur les cartes de Piri Reis.
"  Les conclusions auxquelles sont parvenus, au terme de leurs récents travaux, le professeur Charles H. Hapgood et le mathématicien Richard W. Strachan, sont parfaitement surprenantes. Ils mirent au point une grille de lecture et transposèrent les cartes sur un globe moderne. Leurs recherches ultérieures et les comparaisons avec des photographies du globe terrestre prises par des satellites ne firent que confirmer leur supposition : les originales des cartes de Piri Reis étaient des photographies prises à très haute altitude. "

Il n'a été possible de cartographié totalement la terre qu'il y a très peu de temps (grâce aux satellites). Comment les civilisations antérieures auraient pu s'y prendre avec tant de précisions ?

" Diego Cuoghi aurait démontré que la carte n'était que la compilation de celles de Christophe Colomb et que la représentation de l'Antarctique n'était qu'un fantasme de la part de C. Hapgood. "

"  Le support de la carte aurait été daté par le carbone 14 et il remonte bien au XVIe siècle. L'encre aurait également été testée chimiquement et daterait aussi du XVIe siècle. Tous ces tests ont été effectués par W. Mc Crone un spécialiste qui a déjà travaillé sur le suaire de Turin ".

La carte de Piri Reis serait donc authentique et serait la preuve que les Turcs, bien qu'étant loin de l'océan Atlantique et de l'Amérique, se tenaient au courant des dernières découvertes de l'époque.

D'autres septiques disent que le Groenland, tel qu'il est dessiné par l'amiral Piri Reis, correspondait aux lignes de relief trouvées par ces expéditions polaires et en particulier aux deux étranglements médians qui partagent ce territoire en trois parties, ce que révélait déjà, on le sait, la carte de Zeno. Et que dans la carte de Piri Reis de 1513, le rivage qui prolonge si longuement celui de l'Amérique du Sud, ne pouvait qu'être que celui de l'Antarctique tel qui est actuellement à plus de trois mille mètres sous les glaces.

Le mystère demeure toujours.



 
 
 
   
 
 
18 avril 2013

vatican et prostitution historique....

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A Paris, l’Eglise catholique exploitait 3000 bordels et 40 000 prostituées : mères célibataires, vierges violées, veuves ou répudiées

« On ne peut traverser le pont d’Avignon sans rencontrer deux moines, deux ânes et deux putains. » Ce célèbre adage médiéval témoigne de la vitalité du « plus vieux métier du monde » dans la cité des papes. Mais bien d’autres villes de France peuvent se targuer d’une telle réputation. S’il est certain que l’Église et l’État exploitaient les bordels et prostituées déclarées, rien n’atteste qu’ils géraient la totalité des 3000 bordels parisiens du 15e siècle, et des 40 000 prostituées parisiennes du 18e siècle, pour la plupart clandestines.

BIBLIOGRAPHIE :

  • Jacques Rossiaud, La prostitution Médiévale, édition Flammarion 1988
  • Brigitte Rochelandet, Histoire de la prostitution du Moyen Age au XX° siècle, édition Cabédita 2007
  • Séverine Fargette travaille sur le thème « Violence, justice et société en France au Moyen Age ». Elle prépare une thèse sur le conflit entre armagnacs et bourguignons (1407-1420).
  • Erica-Marie Benabou, « La prostitution et la police des mœurs au XVIIIe siècle »
  • Charles Jérôme Lecour, « La Prostitution à Paris et à Londres »
  • Alexandre Parent du Châtelet, De la prostitution dans la ville de Paris, considérée sous le rapport de l’hygiène publique, de la morale et de l’administration : ouvrage appuyé de documents statistiques puisés dans les archives de la Préfecture de police
  • Jean-Marc Berlière, La police des mœurs sous la IIIe République. Limites et réalités d’une « Police Républicaine »

Les causes anthropologiques

L’Église contrôle la sexualité pour garantir des héritiers légitimes

Le Moyen-âge s’étend sur près d’un millénaire, de 476 (chute de Rome) à 1453 (fin de la guerre de Cent-Ans). Compte tenu du rôle de l’Église dans la prostitution, il est utile de marquer son début en France avec la conversion chrétienne (496) de Clovis, roi des Francs. Ce baptême marque en effet le début du lien entre le clergé et la monarchie française, dorénavant le souverain règne au nom de Dieu et seuls ses descendants légitimes (fils conçus dans le mariage) peuvent accéder au trône. La légitimité passe par la foi catholique et par les liens sacrés du mariage (seul garant de la reconnaissance de paternité). On remarquera qu’au Vatican, l’âge du mariage est aujourd’hui encore de 14 ans pour les filles, il était de 12 ans jusqu’au début du XXe siècle. Fort de l’autorité divine, le clergé catholique se donne comme mission sociale de réglementer la sexualité (virginité & chasteté). Cette réglementation se colore à la fois du rôle sexuel pervers attribué à la femme dans la chute biblique de l’homme (la pomme d’Ève) et d’une application confrontée aux débauches et contingences de l’époque (la paternité n’est plus garantie). Inutile de dire que la prostitution n’a officiellement pas droit de cité.

Lire Le serpent de la tentation, compagnon de la Déesse-Mère primordiale

En croisade contre le sexe

Durant ce millénaire, pas moins de 25 conciles, dont quatre des conciles du Latran, vont en effet exiger la chasteté avant le mariage, condamner le plaisir sexuel et interdire les positions qui ne servent pas uniquement à la procréation. Toutefois, malgré les nombreux interdits et exigences de l’Église, tous les actes sexuels illicites se pratiquent, et pas toujours en cachette, loin de là! Ainsi en est-il de la prostitution, une pratique hautement dénigrée par l’Église, et pourtant répandue à travers toute la France, y compris par les bons offices des religieux et religieuses, avec le soutien dévoué de la noblesse…

Pour prévenir les viols collectifs

Le terme « viol » n’apparaît qu’au XVIII° siècle. Avant on parle d’efforcement ou de défloration si le viol a lieu sur une femme vierge. Le viol est très courant à l’époque médiévale, cependant peu de plaintes sont à noter : peur des représailles, honte sur la famille… Ces viols sont le fait des jeunes hommes. En bande, ces jeunes citadins « chassent la garce ». On les appelle les « hommes joyeux ». L’affirmation de la virilité entraîne fréquemment un déchaînement de violence et se traduit par des viols collectifs commis sur des femmes isolées et faibles, réputées communes. Soucieuses d’éviter ces dérapages, les autorités encouragent l’essor d’une prostitution officielle. La prostitution est un phénomène de sécurité publique et donne satisfaction aux pulsions les plus enfouies. Comme certains le disent, la prostitution est un mal nécessaire. Les prostituées ont une responsabilité sociale : défendre l’honneur des femmes « d’estat » (femme de vertu) et lutter contre l’adultère. Le prostibulum peut être alors considéré comme une institution de paix où les jeunes tempèrent leur agressivité.

Femmes sans maris, femmes sans honneur

Les femmes victimes de ses viols sont rarement des fillettes car l’homme sera réprimé très sévèrement, ni des femmes de milieu aisée car cela peut être parfois considéré comme un crime. Le plus souvent, les victimes sont des femmes célibataires, des veuves ou des épouses délaissées, des femmes qualifiées de déshonnêtes car elles n’ont plus de maris. Seul le statut d’épouse ou de mère est valorisé et reconnu. Ces femmes sont souvent issues de milieux démunis, servante ou épouse d’ouvrier car la sanction sera faible voire inexistante. Par conséquence, La femme est diffamée par le viol, elle y perd son honneur (la Fame Publica). Ainsi, une femme célibataire aura des difficultés à trouver un époux et une femme sera vraisemblablement abandonnée par son mari.

Une nécessité sociale de la chrétienté

Un mal nauséabond pour prévenir la fornication et l’adultère

À partir de la fin du XIIIe siècle, et ce, jusqu’au XVe, le métier est vu plutôt comme une pratique immuable. La tradition chrétienne considère la prostitution comme un moindre mal nécessaire. Les Pères de l’Église en témoignent, d’Augustin d’Hippone au IVe siècle qui estime qu’elle est naturelle et permet de protéger les femmes honorables et les jeunes filles du désir des hommes, jusqu’à Thomas d’Aquin au XIIIe siècle, qui juge qu’elle est nécessaire à la société comme les toilettes à une maison :

« Cela sent mauvais, mais sans elle(s), c’est partout dans la maison que cela sentirait mauvais. »

La prostitution est d’ailleurs tellement naturelle que, pour plusieurs théologiens, il est préférable qu’une femme y pousse son mari plutôt que de consentir à certains rapports sexuels considérés, eux, comme de graves péchés. Dans une perspective du moindre mal, ces femmes sont sacrifiées pour un bien supérieur, l’ordre public. Souvent, en effet, c’est la permanence des viols par bandes organisées qui amène les municipalités à se poser la question d’organiser la prostitution afin de canaliser l’agressivité sexuelle des hommes.

Les bordels de l’Église, un mal naturel pour éviter le péché

Au Moyen Âge, les responsables de l’ordre public, municipalités, seigneurs laïcs ou ecclésiastiques (évêques, abbés et pape), organisent progressivement la prostitution, déjà à partir du XIIe siècle, et surtout à partir du XIVe siècle, en tirant un profit financier. On trouve même des bordels possédés par des monastères ou des chapitres. La prostitution est toujours considérée comme naturelle, comme un moindre mal. Au cœur des cités méridionales, les maisons de fillettes, les châteaux gaillards et autres maisons lupanardes deviennent des institutions municipales, entretenues et inspectées par les consuls. On précisera que la majorité sexuelle est toujours de 12 ans au Vatican (elle était de 11 ans en France en 1832). En Italie du Nord, les autorités expliquent même que le recrutement de prostituées attirantes permettra de convaincre les jeunes gens de se détourner de l’homosexualité. Les villes et les bourgs ouvrent ainsi officiellement des maisons municipales de prostitution ou bien désignent les quartiers de la cité, généralement ses faubourgs, où la prostitution sera tolérée.

Vidéo : la prostitution des mères célibataires, et les bordels de l’Église

 

Lire Exclusion des filles mères, mères célibataires, mères seules : avortement et abandon des enfants sans père

Dieu vous le rendra

Une richesse pour le clergé et les municipalités

Les municipalités profitent de ce commerce et s’enrichissent en prélevant des taxes sur les maisons publiques ou en mettant les fillettes à l’amende. On constate souvent, en dépouillant les registres de comptes, que les loyers et les rentes tirés des maisons de prostitution sont traités au même titre que les autres revenus, y compris dans les registres des abbayes. Au XIIIe siècle, les canonistes admettent d’ailleurs la recevabilité des profits tirés de la prostitution à condition que la fille exerce par nécessité, et non par vice et plaisir. Les propriétaires des maisons, parfois des notables, n’ignorent rien des activités de leurs locataires, et encaissent sans vergogne les bénéfices. C’est le cas des familles Villeneuve et Baronnat à Lyon, de l’évêque de Langres ou de l’abbé de Saint-Etienne à Dijon.

Plus lucratif que les dons des fidèles

D’ailleurs, Voltaire rapportait que l’évêque de Genève administrait tous les bordiaux de ces terres. Dominique Dallayrac va même jusqu’à avancer que la prostitution amena plus de richesse au clergé que tous leur fidèles réunis. St-Thomas d’Aquin raconte également que des moines perpignanais organisaient une collecte de fond pour ouvrir un nouveau bordel, dont ils vantaient le mérite; « oeuvre sainte, pie et méritoire ». D’ailleurs, La chose ira encore plus loin, car en 1510, le pape Jules II fit construire un bordel strictement réservé aux chrétiens.

La Chapelle Sixtine financée grâce à la taxe sur la prostitution

Pour renflouer les finances du Vatican et payer les corporations travaillant sur la chapelle qui portera son nom, le pape Sixte IV (1414 – 1484) eut l’idée géniale de taxer toutes les prostituées et les prêtres concubinaires dans les Etats Pontificaux, y compris Rome. Cette taxe rapporta au Vatican 30.000 ducats par an. Une véritable fortune. Selon les données statistiques de 1477, il y avait 6.300 prostituées reconnues officiellement et des nombreux célibataires. Le projet avait été lancé en 1046 par le Pape Clément II, Suidger de Morsleben et Hornburg (1005-1048) d’origine allemande, qui avait obligé toutes les prostituées romaines à verser un impôt au saint-siège sur chaque rencontre avec un nouveau client.

S.S. Sixte IV, un pape pédéraste, incestueux et proxénète

Afin de profiter de cette manne financière, le pape Sixte VI (1414 – 1484) acquis lui-même une maison close devenant un proxénète. Jusqu’à son élection, Sixte IV jouissait d’une bonne réputation. Sous son pontificat, il fit l’objet de jugements controversés dus à l’emprise que ses neveux prirent sur lui. De fait, il nomma cardinal de nombreux jeunes gens, célèbres par leur beauté, parmi lesquels son neveu Raphaël Riario – cardinal à 17 ans, accusé d’être son amant. On prétendit aussi que le goût du pape pour les garçons était notoire. Le théologien Balaeus (xvie siècle) assure de manière peu vraisemblable que Sixte IV aurait donné aux cardinaux « l’autorisation de pratiquer la sodomie pendant les périodes de grandes chaleurs ». C’est ce que l’on appelait alors le « vice italien ». Aujourd’hui encore, la majorité sexuelle au Vatican est de 12 ans.

La vie sexuelle des papes

Meurtres, prostitution, pédérastie

Tiré de « L’Écho des Cantons » no. 7, septembre 2000.

Le palais papal, un lieu maudit

C’est un pape aux mœurs corrompues, Léon III (du 26 décembre 795 au 12 juin 816) qui couronna à Rome au mois de décembre de l’an 800, l’empereur Charlemagne (742-814). Étant réputé pour aimer la bonne chère, le vin et surtout les plaisirs charnels, Léon III échappa à une tentative d’assassinat complotée par deux prêtres désireux de débarrasser Rome et l’Église de ce pape dépravé. Étienne IV (du 22 juin 816 au 24 janvier 817) ne fut pape que quelque mois, mais son successeur, Pascal 1er (du 25 janvier 817 au 11 février 824) mena une vie de débauche qui, pendant les sept années de son pontificat, fit de la ville sainte et du palais papal des lieux maudits où libre cours sexuel était donné a toutes formes de perversions inimaginables.

Le lupanar privé du pape

Venu a Rome pour se faire sacrer empereur, Lothaire (795-855), petit-fils de Charlemagne, fut scandalise par tout ce désordre et fit des remontrances très sévères a Pascal. Le saint-père promit a Lothaire de reformer ses mœurs mais des que celui-ci eut le dos tourné, Pascal Ier emprisonna deux humbles prêtres pour avoir dénoncé ses comportements pervers. Comme sentence exemplaire on leur arracha la langue et les yeux avant de les décapiter. Plus tard, le pontificat de Léon IV (du 10 avril 847 au 12 juillet 855) sembla être au-dessus de tout soupçon jusqu’au jour où certains chroniqueurs de l’époque affirmèrent que le pontife avait installé dans sa propre maison un couvent de religieuses afin de s’adonner avec celles-ci a des plaisirs sexuels  » très torrides « .

La légende de la papesse Jeanne

C’est a partir de la fin de la papauté de Léon IV que naquit plusieurs légendes a connotations sexuelles qui fortifièrent l’histoire de la papesse Jeanne. Il est très peu probable qu’une femme ait succédé a Léon IV sur le trône de la chrétienté, vers l’an 856, comme le veut la légende qui prit naissance au milieu du 13ème siècle, et racontée par l’entremise des chants des troubadours et des ménestrels.

Un pape gay en prison, assassiné par ses « mignons »

Celle-ci fut vraisemblablement inspirée par l’histoire malheureuse d’un pape dévergondé du nom de Jean VIII (du 14 décembre 872 au 16 décembre 882). Jean VIII fut reconnu comme étant un pape débauché qui fut jeté plusieurs fois en prison parce qu’il ne s’occupait pas de ses charges pontificales. Ce pape homosexuel, qui aimait les jeunes garç0ns, connut une fin tragique aux mains des membres de la famille de l’un de ses  » mignons  » qui, trouvant que le poison qu’ils lui avaient administre n’agissait pas assez vite, lui fracassèrent le crane a coup de marteau.

Un pape drag-queen

 

D’autres sources mentionnent qu’au milieu du 9ième siècle, un prêtre anglais du nom de John, un homosexuel reconnu, avait gagne la faveur des cardinaux de Rome, a un point tel qu’il a failli être élu pape a la mort de Léon IV en l’an 855. C’est probablement a la mémoire de ce John aux allures très efféminées, communément appelé Jeanne par ses intimes, que naquit la légende de la papesse qu’on disait d’origine anglaise. Les troubadours et les ménestrels du 13ieme siècle ajoutèrent a cette histoire, en signe de dérisions et de moqueries, que John aurait pu accoucher d’un enfant le jour même de son couronnement car rien dans son comportement sexuel n’indiquait « … qu’il est un homme … ». Ainsi fut fomenté dans la confusion et par les esprits tordus la légende de la célébré papesse Jeanne.

Rome, ville du vice et de la débauche

Le calme revint a Rome sous le pontificat de Jean IX (du mois de janvier 898 a janvier 900) mais ce fut de courte durée car lorsque Benoît IV prit le trône de Saint-Pierre (du mois de février 900 au mois de juillet 903) la corruption redevint maîtresse dans la  » Cite éternelle » pendant, hélas, de très nombreuses décennies. Afin d’illustrer avec plus de précisions cette ambiance qui régnait a Rome pendant tout le 10ème siècle, citons ce roi d’Angleterre, Edgar dit le Pacifique (944-975) qui, s’adressant a ses évêques, donna une description peu flatteuse de ce qu’il avait vu lors d’un de ses voyages dans la ville des papes.

 » On ne voit a Rome que débauches, dissolution, ivrogneries et impuretés … les maisons des prêtres sont devenues les retraites honteuses des prostituées, des bateleurs, jongleurs, équilibristes, acrobates, etc… et des sodomites (homosexuels) … on joue nuit et jour dans la demeure du pape … les chants bachiques (chansons a boire), les danses lascives et les débauches de Messaline ont remplacé jeûnes et prières. C‘est ainsi que ces prêtres infâmes dissipent les patrimoines des pauvres, les aumônes des princes ou plutôt, le prix du sang du Christ. » - Edgar dit le Pacifique (944-975), roi d’Angleterre

Messaline est l’épouse de l’empereur romain Claude (10-54), elle était reconnue pour se livrer a de la débauche de toutes sortes et même a la prostitution. Se sentant bafoué, son mari la fit assassiner lorsqu’il apprit qu’elle s’était mariée avec son jeune amant Silius.

Jean XII : le pornocrate

Jean XII est assurément un des papes ayant le plus choqué ses contemporains. Plusieurs fois d’ailleurs, des chroniqueurs l’ont qualifié « d’antéchrist siégeant dans le temple de Dieu ». Né Octavien, il accède à la papauté à l’age de 18 ans sous le nom de Jean XII. Le jeune pape est perçu comme un être grossier qui s’adonne à la débauche, transformant le palais du Latran en un véritable bordel. Déposé par un synode d’évêques qui le déclare coupable de sacrilège, de meurtre, d’adultère et d’inceste en 963, Jean XII parvient cependant à reprendre l’avantage sur Léon VIII, élu à sa place. Une légende raconte qu’il est mort d’une crise d’apoplexie en plain acte sexuel avec une femme mariée.

La famille maudite des Borgia

Borgia est le nom italianisé de la famille Borja, originaire du Royaume de Valence (Espagne), qui a eu une grande importance politique dans l’Italie du XVe siècle. Elle a fourni deux papes, ainsi que plusieurs autres personnages, dont quelques-uns ont acquis une fâcheuse renommée. La famille Borgia subi une réputation sinistre qui aurait été forgée par ses ennemis politiques. Les Borgia furent accusés d’empoisonnement, de fratricides, d’incestes… Ils furent les symboles de la décadence de l’Église à la fin du Moyen Âge.

Enfants illégitimes, bordels et inceste

C’était une puissante famille italo-espagnole de la Renaissance, dont sont issus des personnages célèbres qui étaient des champions de la « chasteté héréditaire ». Quelques exemples : un cardinal qui eut trois enfants, un pape qui en comptait neuf, et une duchesse qui accoucha de huit hommes différents dont, probablement, le pape et le cardinal déjà mentionnés, qui étaient, en plus, son père et son frère. Tristement célèbres. On les appelle Borja en Espagne, Borgia en Italie. Un nom qui, dans la Botte, jouit d’une très mauvaise réputation, non sans raison : le cardinal César (1475-1507), une fois abandonné l’habit de pourpre, devint un homme politique et un militaire au cynisme proverbial, qui inspira Le Prince de Machiavel. Son père Rodrigo (1431-1503), alias le pape Alexandre VI, réduisit Rome à une ville-bordel que Luther compara ensuite à Sodome ; enfin, la duchesse Lucrèce (1480-1519), intrigante et peut-être incestueuse, passa à la postérité comme un archétype de féminité négative.

Le pape du diable

Pope Alexander Vi.jpgAlfonso Borgia est intronisé pape sous le nom de Calixte III de 1455 à 1458. Il a un fils illégitime, François Borgia, cardinal-archevêque de Cosenza. Son neveu, Roderic Llançol i de Borja, le rejoint en Italie où il prend le nom de Rodrigo Borgia. Il est pape sous le nom d’Alexandre VI de 1492 à 1503. Un des témoins les plus crédibles de la conduite scandaleuse du pape Alexandre Borgia est Jean Burckhardt (ou Burchard), de Strasbourg. Ce prélat, maître des cérémonies de la cour pontificale, tint de 1483 à 1508, un journal très précis relatant jour par jour, parfois même heure par heure, tous les événements se passant au Vatican.

Au moins 6 enfants illégitimes

En 1470, alors qu’il a déjà été ordonné prêtre, Rodrigo Borgia fait la connaissance de Vannozza Giovanna Cattanei, jeune patricienne romaine, qui lui donnera ses quatre enfants préférés (Jean ou Joan, César, Lucrèce, et Geoffroi ou Jofre). En 1489, nouvelle liaison avec la jeune et jolie Giulia Farnèse qui n’a que 15 ans, dont la demeure était directement reliée à Saint Pierre. Rodrigo Borgia a alors 58 ans. De leur union naîtra une fille, Laura, qui sera présentée comme l’enfant légitime d’Orso Orsini, époux officiel de Giulia Farnèse. Il avait déjà eu un fils Pedro-Luis de Borja légitimé par Sixte IV. Une troisième amante, disait-on, était peut-être sa propre fille Lucrèce (1480 – 1519). Elle est célèbre pour sa beauté autant que pour ses mœurs dissolues : un fils né de ses amours incestueuses avec son frère César, quelques bâtards, une activité d’empoisonneuse, etc.

Viol sodomite et danses orgiaques de 50 prostituées

 

Les orgies étaient pour Alexandre VI, une distraction à plein temps, sans discrétion aucune, sans discrimination de classe ni tabou de parentèle. Francesco Guicciardini rapporte un épisode au cours duquel le pape attire au Château Saint-Ange le jeune et beau Astorre Manfredi, seigneur de Faenza, qu’il viole et fait jeter dans le Tibre. Mais il pourrait également s’agir de César Borgia qui tenait prisonniers les deux frères Manfredi. Les scandales continuent au Saint-Siège, et ce malgré les remontrances du frère dominicain Jérôme Savonarole :

«Arrive ici, Eglise infâme, écoute ce que te dit le Seigneur […]. Ta luxure a fait de toi une fille de joie défigurée. Tu es pire qu’une bête: tu es un monstre abominable»

Sans scrupules, ni remords, Alexandre VI fait face : Savonarole est arrêté, torturé et meurt sur le bûcher le 23 mai 1498. Selon Jean Burckhart, témoin muet, mais indigné, la débauche du pape Alexandre et de sa progéniture atteint son paroxysme en cette nuit orgiaque du 31 octobre 1501 avec l’évocation de la danse de cinquante prostituées entièrement nues et d’un concours arbitré par César et Lucrèce pour évaluer et récompenser les prouesses de virilité des assistants. Les dépêches envoyées aux cours d’Europe par leurs ambassadeurs et figurant dans de nombreuses archives diplomatiques confirment l’incroyable témoignage du Père Burckhardt. On comprend dès lors pourquoi tant de récits faisant référence à des pactes avec le Diable ont pu circuler à la mort d’Alexandre VI.

 

Les types de prostitution

Les historiens, scientifiques et sociologues Lombroso et Ferrero (1896) ont classifié la prostitution médiévale en quatre catégories :

Les plaisirs charnels du Christ

La prostitution sacrée issue du culte antique de la femme, avec, au début du Ve siècle, les nicolaïtes, femmes qui, attendu l’incarnation du Christ, prônaient que Jésus fait homme avait dû éprouver lui-même les voluptés du corps. Unies aux gnostiques, elles ont essaimé jusqu’au XIIe siècle, en plusieurs sectes vouées au contentement de la chair. En 1373, réapparaît en France une de ces sectes, anciennement les Picards devenus les Turlupins dont le plaisir était de forniquer en public. Dans le catholicisme, les femmes stériles et les maris impuissants ont longtemps prié les Saints Paterne, Guerlichon ou Guignolet, dignes héritiers du dieu Priape, dieu de la virilité, de la fertilité et de l’amour physique. Même réprouvées par l’Église, ces pratiques se sont poursuivies qu’à la Révolution.

Garnir la couche de son hôte avec ses serfs

Le second type de prostitution est appelé prostitution hospitalière : elle découle des coutumes ancestrales de l’hospitalité qui consistaient à « garnir la couche » de son hôte. Plus rarement pratiquée chez les paysans, elle était largement répandue chez les nobles et de nombreuses soubrettes et paysannes, tenues en servage, se prostituaient ainsi contre leur gré.

Une épouse en CDD

Le troisième type est la prostitution concubinaire. Le concubinage n’a jamais été, dans la France catholique, béni religieusement. C’est le versement d’une pension d’entretien qui servait de contrat nuptial que seuls un divorce ou la mort pouvaient rompre.

Enfin, on trouve, sous quatre formes, la prostitution civile :

• Les bordels privés de la noblesse et du clergé : L’abbé, l’abbesse, l’évêque, le baron, le seigneur féodal accueillent chez eux l’équivalent d’un bordel généralement payé par leurs fidèles ou leurs vassaux; les deux sexes y sont couramment représentés;

• Les paysannes au service sexuel des curés : Dans les monastères, les bons pères réquisitionnent régulièrement les paysannes des alentours qu’ils convainquent de se taire de peur des foudres divines;

• Les nonnes-putains pour un dieu proxénète : Plusieurs mères supérieures des couvents persuadent leurs religieuses de se prostituer pour amasser, au nom de leur divin époux auquel elles ont de toute façon livré à tout jamais leur corps vertueux, quelques compléments à la dîme;

• Femmes-objets pour payer les impôts : Au Moyen-âge, le royaume de France est loin d’être consolidé et les guerres entre prétendants à la royauté livrent la paysannerie à des impôts ruineux, dont la taille. Plusieurs fuient la campagne pour la ville où la misère qui sévit contraint filles et jeunes femmes orphelines, abandonnées ou vendues, veuves et épouses désespérées à livrer leur corps en pâture. La prostitution foisonne avec ses classes de prostituées.

Le statut des prostituées

Durant la période médiévale, la quasi-totalité des prostitués est constituée de femmes. La prostitution masculine fleurit aussi, mais seulement dans la clandestinité en raison de la sévère condamnation de l’homosexualité par l’Église. Cette dernière entretient à l’égard des femmes un double discours qui explique, en grande partie, l’ambivalence de ses prises de position. La femme est certes synonyme de tentation et de luxure, mais curieusement elle occupe un rôle social plus égalitaire que celui qui va redevenir le sien à la Renaissance.

La prostitution civile revêt quatre motifs, explicatifs des divers statuts et mécanismes différents de répression :

  • La luxure qui découle de la prostitution sacrée. Ses adeptes sont considérés comme des hérétiques et châtiés par l’Église et le pouvoir;
  • La pauvreté, lot des femmes démunies. Cette forme est plus ou moins tolérée par l’Église selon la sévérité de ses cardinaux du moment et réglementée par le pouvoir seigneurial ou royal selon ses humeurs et pénitences;
  • Le concubinage, lot de femmes devenues courtisanes, protégées par leurs concubins et par les apparences d’une vie de rentière; certaines prostituées de haut rang peuvent s’afficher dans la cour des gens de la noblesse. On peut d’ailleurs difficilement d’apparence les différencier d’autres femmes de leur entourage, même si la plupart du monde connaît leur identité;
  • Le commerce dont l’exercice est orchestré par des sources diversifiées : clergé, noblesse, bourgeoisie, tenanciers ou tenancières. Le clergé va, de temps à autre, procéder à de sévères répressions dans ses rangs, la noblesse graduellement se défaire de ses propres bordels pour choisir le concubinage ou la fréquentation plus ou moins discrète des maisons de débauche.
  • Les filles légères « prostitution libérale » : Ces filles travaillent pour leur propre compte, elles vont d’hôtel en hôtel ou possèdent leur propre chambre. Ces femmes deviennent petit à petit des courtisanes : prostituée de luxe, maîtresse de riches marchands ou notables. Les courtisanes deviennent réellement importantes à la fin du XV°.

Lire La prostitution mondaine, une valeur éducative du patriarcat traditionnel avant le mariage

Carrière d’une fille de joie

Mères célibataires, vierges violées, veuves ou répudiées

Les prostituées le sont pour des raisons financières, parce qu’elles sont sans ressources pour une raison ou une autre : tel est le cas pour les étrangères à la ville, les migrantes venant de la campagne, les filles exclues du système matrimonial parce qu’elles ont été violées, parce qu’elles sont des servantes enceintes et chassées, parce qu’elles sont veuves ou abandonnées. Mais il existe aussi une prostitution moins miséreuse, de femmes qui reçoivent discrètement chez elles des hommes de bonne condition, et que le voisinage tolère plus ou moins bien. La plupart des prostituées le sont, comme de nos jours, par utilité ou obligation. Dans ce contexte, la très grande majorité des prostituées est cantonnée dans les basses classes de la société, même si quelques-unes d’entre elles, devenues maîtresses de gens importants, parviennent à y échapper.

Ne pas ressembler à une épouse légitime

Faire commerce de ses charmes est longtemps vu comme une profession comme une autre. Les «putassières » demeurent cependant facilement identifiables. Il leur est, en effet, interdit de porter vêtements ou accessoires démontrant le luxe. Broches, fourrures et autres vêtements peuvent leur être sommairement confisqués.

L’abbesse encaisse un tiers des gains pour un toit

Les filles de joie racolent à peu près partout : bains publics, boisés, buissons, ruelle ou rue réservées à leur pratique, cour des nantis et autres endroits insolites. Cependant, les lieux dédiés aux habitués sont les bordels municipaux, que l’on appelle à cette époque «bourdeaux» ou «bon hostel». Ils sont souvent administrés par une maquerelle, souvent une femme mariée, appelée «abbesse», douce vengeance contre le clergé. Cette dernière encaisse le tiers des gains de ses filles en échange de leur pension. Il est donc très aisé de trouver remède à une envie pressante…

La contraception naturelle

Les pratiques sexuelles, pour ce que l’on peut en savoir, semblent être communément orales, anales, manuelles et interfémorales, les femmes fuyant le rapport vaginal pour des raisons contraceptives.

Fin de carrière : abbesse, mariage ou couvent

La fin de « carrière » est estimée autour de la trentaine, mais aucune source ne permet d’affirmer cet âge. Dès lors que les filles ne peuvent plus se prostituer, plusieurs choix de vie s’offrent à elles :

  • Devenir à leur tour tenancière – abbesse
  • Retraite dans le repentir « fondation Sainte Marie Madeleine
  • Le plus souvent, c’est le mariage qui les fait sortir de leur condition. En effet, épouser une fille de joie est considéré comme une œuvre pieuse par l’Eglise.

La répression du vice

Mais toléré au nom de la morale conjugale schizophrène

Le rôle joué par l’Église et particulièrement ambigu. D’une part, et ce, depuis Saint-Au­gustin, elle voit la prostitution comme un mal inévitable qu’on ne peut enlever d’une société sous peine d’avoir d’autres maux. D’autre part, par son obligation morale, elle réprime à l’aide de ses tribunaux ecclésiastiques non pas les prostituées, mais les tenanciers et autres entremetteurs au nom de la morale conjugale.

Les putains des soldats de Dieu

En ces temps de guerres et de croisades, notons que les soldats et les croisés ne font pas exception à la tentation : un cortège de femmes suit l’armée, même celle de Dieu, lavandières comme prostituées. Les phases de défaites correspondent à un redressement des mœurs et vice-versa. Il faut comprendre que, lorsque les troupes commencent à perdre, les autorités le mettent sur le dos de leur honteuse débauche. Cependant, lorsqu’elles gagnent, les interdictions sont levées, et ainsi de suite, de victoires en défaites. Chose certaine, il y a du travail pour ces filles de joie qui vont parfois jusqu’à planter leur tente parmi celles des soldats. Leur réputation est cependant mauvaise, Jeanne d’Arc, par exemple, chassa les ribaudes qui suivaient son armée.

Esclaves rasées pour laver leurs péchés

Entre 1254 et 1269, Louis IX décide quand même d’éradiquer toute prostitution. Des lois qui permettent alors aux autorités d’incarcérer les demoiselles de joie sont mises en vigueur. Les prostituées qui sont capturées sont cependant envoyées dans des prisons toutes spéciales, où les conditions de vie sont misérables. Confiées à la garde de religieuses acariâtres et sadiques qui se croient désignées pour conjurer le vice, elles ont la tête rasée pour les humilier et on les fait travailler en quasi esclavage souvent jusqu’à une mort prématurée.

Les Sœurs Madeleine (film entier) : couvents-prisons pour mères célibataires, prostituées, séductrices, fornicatrices et adultères, en 1964 en Irlande.

 

Lire Les couvents de la Madeleine : camps de concentration pour mères célibataires et femmes libérées

  • 1254 : Ordonnance de Louis IX interdisant la prostitution, les personnes prostituées sont expulsées des villes et tous leurs biens sont saisis, jusqu’aux vêtements; et les proxénètes sont punis par des amendes équivalentes à une année de loyer.
  • 1256 : Nouvelle ordonnance de Louis IX qui revient sur l’interdiction stricte de la prostitution. La personne prostituée n’est plus que reléguée hors des murs des cités et loin des lieux de culte.
  • En 1269, Saint Louis, qui s’apprête à embarquer pour la huitième croisade, demande à nouveau d’extirper le mal du royaume. À nouveau, la clandestinité des prostituées et le désordre créé font fléchir le roi qui fait ouvrir des centres de reclassement pour les femmes publiques à Paris. Le pragmatisme fait d’ailleurs que les filles publiques sont non seulement admises, mais subsidiées pendant la huitième croisade. Les livres de comptes royaux font état de 13000 prostituées à payer pour le suivre à la guerre…

L’inefficacité de la répression est patente. A la fin du Moyen Age, filles publiques, secrètes ou vagabondes pullulent dans les rues des villes, investissent étuves et hôtels princiers. Le temps où ces femmes, jugées impures, étaient interdites de mariage, semble désormais dépassé ; mais à bien y réfléchir, les ordonnances de Saint Louis étaient déjà en leur temps parfaitement irréalistes.

Prisons pour prostituées, fornicatrices, adultères, pauvresses et célibataires

Du XVIIe au XIXe siècle, la période moderne est marquée par la volonté de lutter contre la prostitution. Parfois les mesures visent son éradication, par l’emprisonnement ou le bannissement. Mais beaucoup de ces mesures sont assez vite oubliées ou pas du tout appliquées. Certains comportements sont nouveaux : des asiles s’ouvrent pour les femmes repenties, que vont bientôt rejoindre celles que l’on considère comme risquant de tomber dans la prostitution parce que pauvres et célibataires. Des ordonnances précisaient même de n’admettre que les jolies filles, les laides « n’ayant pas à craindre pour leur honneur ». L’Angleterre, puis l’Espagne, créent de tels établissements. En 1658, Louis XIV ordonne d’emprisonner à la Salpêtrière (Hôpital Général) toutes les femmes coupables de prostitution, fornication ou adultère, jusqu’à ce que les prêtres ou les religieuses responsables estiment qu’elles se sont repenties et ont changé.

La Salpêtrière de Paris sous l’Ancien Régime : lieu d’exclusion et de punition pour femmes

A son ouverture, en 1656, la Salpêtrière de Paris s’impose comme le plus grand établissement d’enfermement de femmes à l’époque moderne. Elle est chargée d’accueillir les femmes, jeunes filles et enfants mais aussi des couples sans ressources. En 1666, dix ans après l’édit d’établissement, la Salpêtrière accueillait 2322 pauvres. En 1684, Louis XIV ajouta à l’hospice, une prison, la « maison de force », pour les femmes prostituées, débauchées et condamnées, à laquelle on adjoignit un bâtiment pour les femmes et les filles détenues à la demande de leurs maris ou de leurs parents. La Salpêtrière comporta donc : un hospice et une prison pour les femmes.

Les pauvres mendiants qui ne se seront pas rendus à la Pitié dans les délais prévus y seront amenés de force par les officiers de police. La loi interdit la mendicité « à peine du fouet contre les contrevenants, pour la première fois ; pour la seconde, des galères contre les hommes et garçons, et du bannissement contre les femmes et filles ».

Pour changer la morale et les mœurs des femmes égarées

Dès le règlement du 20 avril 1684, une nouvelle catégorie de la population parisienne est à enfermer : les femmes débauchées. Et c’est à la Salpêtrière qu’elles devront être « enfermées ». Comme la mendicité, la débauche et la prostitution sont combattues avec acharnement pendant tout le XVIIe siècle. Outre la déportation dans les colonies, l’Hôpital général devient le principal mode de mise à l’écart des prostituées jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Les prostituées étaient déjà mises en cause dans le 101e article de l’ordonnance de 1560 promulguée par François II puisque cette ordonnance interdisait tout simplement la prostitution. Cette mesure aurait été prise suite à la progression rapide de la syphilis. Et c’est tout naturellement qu’on s’est attaqué à ce qui ne pouvait être qu’à la base de ce développement : la prostitution. Sous couvert de santé publique on épurait ainsi les rues de Paris d’un autre fléau, la « débauche publique et scandaleuse ». Les mesures d’internement contre les débauchés se multiplient dans ce siècle de moralisation de la société. Des maisons de force avaient déjà été créées et aménagées pour les débauchées. Ces établissements étaient ouverts, théoriquement, aux seules volontaires, et avaient pour objectif de changer la morale et les mœurs de ces femmes égarées. Le roi prévient que « les femmes d’une débauche et prostitution publique et scandaleuse, ou qui en prostituent d’autres, seront renfermées dans un lieu particulier destiné pour cet effet dans la maison de la Salpêtrière ». Les débauchées pourront y être enfermées sur décision de justice. Après l’ordonnance du roi du 20 avril 1684, un inspecteur est chargé de la police des mœurs. Il est chargé, jour et nuit, de les arrêter et de les conduire au dépôt Saint-Martin, passage obligé des futures condamnées. Le lendemain, les femmes arrêtées comparaissent à l’audience du grand Châtelet. Les femmes condamnées, escortées par des archers, sont alors emmenées en charrette, dont les planches sont recouvertes de paille, à travers les rues de Paris, à la vue de tous, jusqu’à la Salpêtrière.

Pour réprimer la libération des femmes

Avec le XVIIIème siècle, une grande liberté des mœurs oblige la société à réagir. La police va être une grande pourvoyeuse de nos hôpitaux : se moquer du roi, de la religion, contrevenir à l’ordre public, désobéir à l’autorité paternelle, manquer à l’honneur familial, se débarrasser de sa fille ou de sa femme, être protestante, hérétique, révoltée ou troubler l’ordre public sont très souvent des fautes méritant l’incarcération des femmes à la Salpêtrière. C’est de plus en plus un bagne pour les femmes avec des travaux forcés et de sévères châtiments. Pourtant dans le même temps apparaît une timide humanisation avec l’arrivée de Tenon à la Salpêtrière en 1748. Il va y améliorer l’hospitalisation de ses malades. Quant aux folles, elles arrivent à la Salpêtrière pour y achever, souvent enchaînées, le reste de leur vie.

La déportation des filles de honte

Les fillettes abandonnées à la naissance étaient recueillies, élevées, éduquées, placées pour un travail et mariées par l’institution après enquête sur le conjoint (« les noces des orphelines »). Colbert trouva bon de peupler nos nouvelles colonies d’Amérique avec quelques-uns de ces jeunes orphelins et orphelines en les mariant « à la chaîne » (60 couples dans une matinée) lors de grandes cérémonies à l’église Saint-Louis de la Salpêtrière. Cette pratique s’est poursuivie sous la Régence. L’Angleterre commence à déporter aux Antilles les filles des maisons fermées : elles sont 400 après la fermeture des maisons de Londres en 1650 ; on estime à 10 000 celles qui rejoignent de force l’Amérique de 1700 à 1780. L’aristocratie européenne semble particulièrement violente dans sa façon de vivre la sexualité et, contrairement au Moyen Âge, on a pour ces siècles des récits de brutalité dans les établissements où orgies, coups, flagellation, débauche de mineurs sont courants. La société dans son ensemble est caractérisée par la violence sexuelle et, dans les campagnes comme dans les villes, des bandes organisées attaquent les femmes isolées pour des viols collectifs accompagnés de sévices.

Un métier commun

3000 bordels parisiens

Force est de constater que, malgré les interdictions et les principes moraux, tous les niveaux des autorités civiles et religieuses comptabilisent les revenus des bordels qu’ils gèrent sans scrupule, à titre de revenus standards, comme les taxes ou les dons. À la fin de Moyen-âge, au temps du poète et brigand François Villon (1431-1463?), Paris compte plus de 3000 bordels. Pendant très longtemps, on prétexte que la prostitution est un exutoire pour éviter le viol et l’adultère. C’est pourquoi elle est alors tolérée et pourquoi l’Église tente de réhabiliter les pécheresses repentantes.

13% des femmes se prostituent

À la veille de la Révolution française, on évalue à 30 000 les simples prostituées de Paris et à 10 000 les prostituées de luxe ; à Londres, elles seraient 50 000, ce qui est une preuve de l’échec des mesures de répression. A la fin du XVIIIe siècle, on évalue à 40 000 le nombre de personnes prostituées à Paris (13 % de la population féminine). Pour mesurer l’ampleur du phénomène, la plupart des historiens contemporains soulignent que si la proportion de prostituées était la même aujourd’hui (environ 13 % des femmes), on aurait pour Paris intra-muros une population de plus de 100 000 prostituées.

Un quart de parisiens clients : des recettes juteuses pour l’État

La IIIe République est l’âge d’or des maisons closes qui font partie intégrante de la vie sociale. L’État, et notamment le fisc profitait de ce commerce en prélevant 50 à 60 pour cent sur les bénéfices. À Paris, ils sont environ 200 établissements officiels, sous le contrôle de la police et des médecins, ainsi que d’innombrables bordels clandestins qui comptent alors 15 000 prostituées. De 1870 à 1900 environ, il y a 155 000 femmes officiellement déclarées comme prostituées, mais la police en a arrêté pendant la même période 725 000 autres pour prostitution clandestine (soit 30 000 par an). En 1953, les estimations les plus basses sont de 40 000 prostituées à Paris (les plus hautes parlent de 70 000), tandis que les bordels clandestins (les clandés) se multiplient (500 à Paris). La police estime à 40 000 clients par jour la fréquentation des diverses maisons, ce qui équivaudrait à dire que le quart des hommes parisiens avait des relations avec les prostituées.

 

 

 

 

 

 

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15 avril 2013

leo taxil........

Les_Mystères_de_la_franc-maçonnerie_dévoilés_par_Léo_Taxil

 

Marie Joseph Gabriel Antoine Jogand-Pagès, dit Léo Taxil, né à Marseille le 21 mars 1854 et mort à Sceaux le 31 mars 1907, est un écrivain français anticlérical et antimaçon auteur, à l'aide de quelques collaborateurs dont Paul Rosen, d'un canular célèbre auquel furent pris le pape Léon XIII qui condamna son ouvrage et les évêques de France.

 

Biographie

Né dans une famille bourgeoise aux opinions plutôt royalistes et très cléricales, il est envoyé après une fugue dans une institution de correction tenue par les jésuites, qui lui inspirent, selon lui, une aversion profonde et un anticléricalisme violent. Devenu journaliste et républicain, il fréquente les milieux anticléricaux de Marseille, tout en offrant ses services à la police pour dénoncer des républicains. Puis il quitte Marseille pour des raisons obscures et fait un bref séjour en Suisse, avant de rejoindre Paris. À partir de 1875, il s'engage dans la lutte anticléricale, fondant la Librairie anticléricale puis des journaux comme La République anticléricale, et adopte le pseudonyme de « Léo Taxil » ("Léo" pour Léonidas, le prénom d'un aïeul maternel, et "Taxil" en référence à un seigneur hindou, Taxiles (en), allié d'Alexandre le Grand). Se réclamant dans ses écrits de Voltaire, il tourne en dérision l'enseignement du dogme et de la morale catholiques, de ceux qu'il appelle les « calotins », et accuse le clergé de tous les vices et de toutes les turpitudes à connotations sexuelles, en premier lieu Mgr Dupanloup. Il participe également à des banquets républicains et organise de nombreuses conférences qui, la notoriété venant, attirent un public enthousiaste.

En 1879, il passe devant la cour d'assises de la Seine pour avoir écrit À bas la Calotte, qui lui vaut d'être poursuivi pour avoir insulté une religion reconnue par l'État et outragé la morale publique, mais il est acquitté. Puis en 1881, il écrit La Marseillaise anticléricale.

Le public, lassé,finit par bouder les dernières parutions de sa "Librairie anticléricale". C'est alors que Léo Taxil conçoit une nouvelle mystification. En 1886, alors qu'il était excommunié, il annonce sa conversion, fait un pèlerinage à Rome et reçoit l'absolution de Léon XIII, désavouant ses travaux antérieurs. Il commence alors une campagne contre les Francs-maçons, dont il a été exclu dès le 1er degré pour « fraude littéraire ». Selon ses dires, il faisait partie de la loge Le temple des amis de l'honneur français. Dès lors, il se lance dans une violente carrière antimaçonnique, et publie des ouvrages exactement dans la même veine que ses précédents anti-cléricaux, mais dirigés cette fois contre les franc-maçons, qui sont à leur tour accusés des pires déviances sexuelles.

En 1887, il est reçu en audience par le pape Léon XIII, qui blâme l'évêque de Charleston pour avoir dénoncé les confessions antimaçonniques comme une fraude. En 1892, Taxil commence à publier un journal La France chrétienne anti-maçonnique.

Entre le 20 novembre 1892 et le 20 mars 1895, il fait paraître avec Carl Hacks, sous le pseudonyme du Docteur Bataille, Le Diable au XIXe siècle, un ouvrage prétendant dresser l'état de l'occultisme, accusant les loges d'adorer le démon et dénonçant une vaste conspiration maçonnique mondiale, qui fait un grand bruit. À côté de figures bien réelles de la maçonnerie comme Albert Pike, accusé par Taxil de "communiquer avec le démon", il met en scène des personnages de fiction, comme Sophie Walder, Grande Maîtresse du Lotus de France, Suisse et Belgique, et Diana Vaughan, haute dignitaire luciférienne, qui aurait écrit pour lui ses confessions, où elle parle du culte satanique appelé « palladisme ». Ces assertions sont « confirmées », à la même époque, par l'installation à Paris d'une Américaine du nom de Diana Vaughan qui attire aussitôt l'attention et que Taxil présente aux journalistes catholiques influents. Devant les prétendues révélations de Diana Vaughan, une polémique naît. Un "congrès antimaçonnique", réuni à Trente avec la participation de Taxil en 1896, prétend en vain de trancher la question de leur véridicité.

Article détaillé : Canular de Taxil.

Abel Clarin de La Rive mena une véritable enquête qui finit par confondre Taxil. Celui-ci préferra prendre les devants et annoncer lui-même son imposture. Taxil décide donc de présenter ce qu'il appelle sa mystification lors d'une conférence le 19 avril 1897 dans la grande salle de la Société de géographie de Paris. À la stupeur de l'auditoire, qui compte un certain nombre d'ecclésiastiques, il fait savoir que cette Diana n'était qu'un canular parmi toute une série; il s'agit, dit Taxil, d'une simple dactylographe employée par une maison américaine qui vend des machines à écrire2 et qui lui avait permis d'utiliser son nom. Il avait commencé, dit-il, douze ans plus tôt, en persuadant le commandant de Marseille que le port était infesté de requins et qu'un navire avait été envoyé pour les détruire. Il avait ensuite inventé une ville sous-marine dans le Lac Léman et attiré des touristes et des archéologues pour la retrouver. Il remercie les évêques et les journaux catholiques d'avoir si bien contribué à son canular final, à savoir sa "conversion". L'assistance reçoit ces révélations avec indignation et le tumulte dans la salle tourne au pugilat. Lorsque Taxil veut s'en aller, il est malmené au point que des agents de police doivent l'accompagner jusqu'à un café voisin. Il quitte alors Paris.

Il finit sa carrière comme correcteur à l'imprimerie de Sceaux.

Autour de Taxil, on trouve parmi les personnages qui l'inspiraient (lui ou des membres de son équipée) des individus comme Lechartier, Paul Rosen ou Henri de Guillebert des Essars, dont certains successeurs infiltreront la Revue Internationale des Sociétés Secrètes de Mgr Jouin pour servir de lieu de diffusion, dans l'entre-deux-guerres, aux idées du « complot judéo-maçonnique ». Le métaphysicien René Guénon, qui a suivi de près les linéaments de l'affaire Taxil, a permis de jeter une lumière sur les continuateurs de Taxil.

Le Diable au XIXe siècle, écrit sous le pseudonyme collectif de Dr Bataille avec Charles Hacks
Affiche promotionnelle pour La Bible amusante (1890)

Léo Taxil a fait paraître certains de ses ouvrages sous divers pseudonymes : Paul de Regis, Adolphe Ricoux, Prosper Manin, Miss Diana Vaughan, Jeanne Savarin, Carlo Sebastiano Volpi

 

 

 

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